Très chers frères et sœurs, Le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité !

telle est notre joie profonde en cette nuit de Pâques.

La résurrection du Christ est le sommet de toute l’histoire humaine,

ce qui donne tout son sens à l’histoire, ce qui en fait une histoire de salut.

L’Histoire est une histoire voulue par l’amour divin,

le monde a été créé merveilleusement,

et restauré plus merveilleusement encore après la ruine du péché.

En cette nuit de Pâques,

nous nous insérons au coeur même de cette histoire d’amour et de salut,

nos catéchumènes en recevant les 3 sacrements de l’initiation chrétienne,

les baptisés, en renouvelant les engagements de notre baptême,

et en communiant au Corps du Christ.

Reprenons brièvement les textes de la Parole de Dieu :

Dans L2 : Le sacrifice d’Isaac nous montre Dieu qui prépare le coeur d’Abraham à comprendre ce que Lui, Dieu le Père, réalise en nous donnant son Fils Jésus sur la Croix.

Ce que Dieu n’a pas voulu pour Abraham, il le vit lui-même,

nous montrant ainsi jusqu’où va la folie de son amour pour chacun de nous.

Pendant trois jours, comme les jours de Jésus au tombeau, le coeur d’Abraham est broyé à l’idée d’immoler son propre fils unique.

Pourtant, Abraham s’est mis en route avec son fils Isaac pour aller vers l’endroit que Dieu lui indiquait en vue d’adorer.

Et quand Isaac, qui porte lui même le bois du sacrifice, comme Jésus portera lui-même sa croix, demande innocemment à son père : Mais où est l’agneau pour l’holocauste ?,

Abraham a le coeur percé : il ressent humainement l’amour fou du Père pour le Fils.

Poussé par l’Esprit Saint à faire confiance à Dieu au-delà du raisonnable, inspiré divinement, Abraham répond : Dieu y pourvoira, mon fils ! Et ils s’en allaient tous deux ensemble.

C’est avec le coeur broyé, mais aimant son fils à la folie, qu’Abraham accompage Isaac jusqu’au lieu du sacrifice.

Et c’est au dernier instant que Dieu arrête le bras d’Abraham pour lui indiquer le bouc de substitution.

Ce qu’Abraham n’a pas eu à vivre, Dieu le Père l’a réalisé dans la passion et la resurrection.

Alors Oui, avec Abraham, notre père dans la foi,

nous sommes tous capables cette nuit de saisir l’amour fou de Dieu le Père pour chacun d’entre nous, puisqu’il n’a pas refusé de livrer son Fils unique Jésus pour nous sauver.

Dans L3 : La deuxième lecture, l’Exode du peuple juif libéré de l’esclavage en Egypte, le passage à pied sec à travers les eaux de la Mer rouge, et la destruction de l’armée de Pharaon annoncent notre baptême chrétien.

Arrachés à l’esclavage du démon, libérés par la résurrection du Christ de la peur de l’anéantissement et de la mort, on traduirait aujourd’hui par “ libérés de l’éco-anxiété et de

l’angoisse face aux conflits en cours”, nous sommes en marche vers la liberté de la terre promise, qui est la vie éternelle partagée avec Dieu.

Les épreuves ne manquent pas, pour nos catéchumènes comme pour chacun de nous,

mais le Seigneur intervient concrètement dans notre histoire en 2024, comme le chiffre gravé sur le cierge pascal, pour rayonner sa lumière dans les ténèbres.

L6 : Dans la troisième lecture, le prophète Baruch transmet de la part de Dieu à nos catéchumènes et à chacun de nous, cette description si transparente de son action envers nous :

Suivre ce que Dieu nous propose est un chemin de vie, de paix et de sagesse.

La sagesse est apparue sur la terre, elle a vécu parmi les hommes, c’est Jésus !

Jésus est la Loi éternelle que Dieu nous donne.

Il faut vivre comme lui, il faut vivre de Lui, en Lui, par Lui.

Heureux sommes-nous chrétiens depuis longtemps, ou catéchumènes qui allons être baptisés dans quelques instants : car ce qui plait à Dieu, nous le connaissons !

Oui, Dieu nous partage sa pensée et son coeur !

Catéchumènes ou baptisés,

nous avons suivi un chemin de conversion en abandonnant nos pensées mauvaises,

nous avons goûté la miséricorde de Dieu qui est riche en pardon.

Je n’ai cessé depuis 15 jours, jusqu’à midi aujourd’hui, de transmettre ce pardon de Dieu pour ma plus grande joie.

Ce soir, il y a une bonne odeur de propre qui monte de la paroisse Sainte Thérèse !

Dieu se plait à vivre et à agir en nous.

Et dans l’Epitre : saint Paul nous a tout résumé dans sa lettre aux Romains :

par le baptême, nous avons été unis au Christ Jésus dans sa mort et sa résurrection.

par la toute-puissance du Père, nous sommes morts au péché

et renés à la vie nouvelle dans la vraie liberté des enfants de Dieu.

Par la foi, nous vivons pour Dieu, en Jésus-Christ.

Enfin dans l’évangile Année B Marc 16,1-7

Nous tous, les croyants, en cette Vigile Pascale, comme Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques et Salomé, nous pouvons légitimement avoir beaucoup de doutes et d’inquiétudes sur le déroulement de l’histoire du monde ou de notre propre existence :

Qui nous roulera la pierre pour dégager l’entrée du tombeau ?,

mais la réalité de l’oeuvre de Dieu va nous surprendre et nous déconcerter :

Levant les yeux, elles s’aperçoivent qu’on a roulé la pierre, qui était pourtant très grande.

Nous sommes tous appelés à constater les merveilles de Dieu dans notre vie.

Dans une amitié bien comprise avec le Christ, nous avons à faire notre part,

et à laisser le soin à Jésus de faire la sienne, qui nous surprendra toujours.

Comme les anges du tombeau, les messagers de Dieu envoyés pour nous transmettre la Bonne nouvelle peuvent parfois nous surprendre.

Mais la résurrection nous laisse toujours dans la paix : Ne soyez pas effrayées !

Le Seigneur Jésus que nous avons cherché tout au long du Carême ou du catéchuménat,

n’est pas enfermé dans un tombeau, il est ressuscité, il est bien vivant,

et il nous invite à le retrouver en Galilée,

cad sur nos lieux de vie habituels, et au sein de la communauté chrétienne.

Chaque dimanche à la messe, nous revivons réellement le mystère de Pâques,

nous entretenons notre amitié intime et personnelle avec le Christ.

Le temps pascal qui va jusqu’à la Pentecôte doit nous réhabituer à vivre de la présence et de l’amour du Christ.

Le chant d’entrée grégorien de la messe de Pâques fait dire au Christ, sur un ton extraordinairement paisible :

Je suis ressuscité, et dorénavant, je suis avec toi : j’ai posé ma main sur ton épaule.

Quoiqu’il arrive, plus rien ni personne ne pourra nous séparer de l’amour du Christ.

Nous sommes tous appelés à une amitié intime, douce et forte à la fois, avec le Seigneur Jésus, homme véritable et vrai Dieu.

Comme une préparation au ciel,

nous cherchons à vivre l’extraordinaire de Dieu dans l’ordinaire de nos vies.

Très chers Marie-Lou, Emerson et Aliyah,

comme tous vos frères et soeurs qui vous entourent cette nuit,

laissez-vous aimer personnellement par le Christ,

devenez vous aussi disciple-missionnaires du Seigneur Jésus ressuscité

qui vient vivre en nous sa vie divine et son amour éternel. Amen