Deux ans après la visite pastorale périodique lancée par Rome à la demande de la Communauté Saint-Martin, Mgr Matthieu Dupont, évêque de Laval, et le père François-Marie Humann, abbé de Mondaye, ont été nommés assistants apostoliques le 4 juillet par le Dicastère pour le Clergé. Durant trois années, ils aideront la communauté fondée en 1976 à mener plusieurs réformes, à commencer par une relecture historique de sa fondation. Plusieurs anciens membres accusent en effet l’abbé Jean-François Guérin, le fondateur de la Communauté Saint-Martin, d’avoir commis des abus. Entretien croisé avec les deux assistants et le modérateur de la communauté, Don Paul Préaux.

Le Dicastère pour le Clergé a nommé le 4 juillet deux assistants apostoliques à la suite des conclusions de la visite pastorale périodique initiée en juillet 2022. Comment s’est déroulée cette visite et quelles ont été ses suites ?

Don Paul Préaux : J’avais demandé à deux reprises au Dicastère du Clergé, dont nous dépendons, à la fin de mon premier mandat (2010-2016) et au milieu de mon deuxième mandat (2016-2022), cette visite. Cette dernière était motivée en particulier par la croissance numérique de la communauté. Ce n’est qu’au moment de mon troisième mandat, en 2022, que j’ai reçu une lettre du Dicastère me disant qu’une visite aurait lieu avec, à sa tête, Mgr Benoît Bertrand, accompagné de trois autres visiteurs.

Mgr Matthieu Dupont : La visite, dont j’étais un des membres, s’est déroulée de juillet 2022 à janvier 2023. Au cours de celle-ci, nous avons été particulièrement frappés par l’accueil des membres de la Communauté Saint-Martin – nous les avons tous visités et écoutés – dans un climat de bienveillance réciproque et une disponibilité à nous rencontrer. Cette visite a aussi été marquée par l’écoute de très nombreux laïcs dont les collaborateurs habituels des prêtres dans les paroisses confiées à la Communauté Saint-Martin. Ce très bon accueil nous a permis d’avoir un regard large, presque panoramique, sur la communauté. Un rapport de 1300 pages a été rendu au mois de janvier 2023, complété en mars de la même année d’un audit financier. Il y a ensuite eu un temps d’attente assez important, de mars 2023 à début juillet 2024, qui montre le sérieux avec lequel le Dicastère a étudié notre rapport et pris la décision de nommer deux assistants apostoliques.

Rome demande à la Communauté Saint-Martin d’engager plusieurs réformes. La première porte sur une relecture historique de sa fondation, et tout particulièrement sur son

fondateur l’abbé Jean-François Guérin (1929-2005). Que lui est-il reproché ?

Mgr Matthieu Dupont : Au cours de la visite pastorale périodique, des faits ont été rapportés directement aux visiteurs par des personnes qui ont souffert d’agissements de l’abbé Guérin. Ces faits – des baisers forcés – pourraient être caractérisés de délits à caractère sexuel. Ils ont pris place dans un climat abusif plus large qui a marqué l’époque de la fondation de la Communauté Saint-Martin. Abusif en ce qui concernait l’exercice de l’autorité et l’accompagnement spirituel. Par exemple, l’abbé Guérin cumulait les fonctions de supérieur, de père spirituel et de confesseur. Cette confusion des rôles n’est pas envisageable pour un responsable. Pour le Saint-Siège, il est nécessaire de faire la lumière sur cette période afin d’assainir les fondements de la Communauté.

Sur les faits qui vous sont remontés, de quand datent-ils et sur quelles personnes ont-ils été commis ?

Mgr Matthieu Dupont : Les faits tels qu’ils ont été rapportés datent principalement de l’époque des débuts à Voltri, même si un témoignage évoque des faits similaires datant de 1995, la communauté étant installée à Candé en France. Les personnes qui les rapportent étaient majeures à l’époque et membres de la Communauté. Elles en sont sorties aujourd’hui. Je veux redire ici tout mon soutien à ceux qui ont souffert et continuent de souffrir de ces faits inacceptables.

La communauté avait-elle connaissance de ces faits et des attitudes de l’abbé Guérin ?

Don Paul Préaux : Nous savons tous que l’abbé Guérin avait un caractère fort et autoritaire. Personnellement, en tant que modérateur, le Saint Siège m’avait fait part de l’existence d’un dossier concernant notre fondateur. Mais je ne connaissais alors ni les faits reprochés ni les personnes concernées. Ces derniers jours, les assistants apostoliques nous ont fait part de la matérialité des faits reprochés et leur gravité. Nous pensons avec compassion à ceux qui ont dit en avoir souffert et nous prions pour eux. Avec l’aide des assistants apostoliques, nous avons maintenant le devoir de mener à bien ce travail de clarification. Il nous aidera, au milieu de tout ce que nous avons reçu de bon, à mieux nommer les faiblesses de notre fondation ne serait-ce que pour être en vérité, sans tabou, avec notre mémoire communautaire. La vérité est un chemin exigeant mais la reconnaître porte toujours de bons fruits.

Quels liens la communauté entretient-elle avec son fondateur ? Fait-il l’objet d’une attention particulière depuis sa mort en 2005 ?

Don Paul Préaux : Notre fondateur possédait un tempérament fort et entendait être respecté dans sa place de fondateur mais il était conscient de ses fragilités humaines jusqu’à s’en excuser devant nous tous. Eu égard à ce caractère et sachant que certains frères en avaient souffert, aucun de nous n’avons eu le désir de le mettre sur un piédestal. Nous savions que beaucoup de choses avaient progressé, notamment tout ce qui regarde la distinction entre for interne et for externe, par rapport aux temps de la fondation où l’abbé Guérin était le seul prêtre à la tête de la communauté. Le retour en France, à Candé en 1993 nous a fait franchir des étapes très positives sous l’impulsion des frères en charge de la formation. L’abbé Guérin comprit qu’elles étaient nécessaires. Enfin, une nouvelle étape a été franchie en 2014, avec le déménagement de la Maison de formation à Evron et l’intensification d’un travail commun avec les autres séminaires français.

Lors de la fondation, à Voltri en Italie, l’abbé Guérin était donc seul aux commandes ?

Don Paul Préaux : L’abbé Guérin a d’abord été le seul responsable de la formation des séminaristes, même si ces derniers suivaient les cours au séminaire du diocèse de Gênes avec d’autres séminaristes et religieux. Les premiers prêtres, ordonnés en 1980, étaient eux-mêmes tous jeunes et n’étaient pas d’abord présents dans la maison de formation italienne puisqu’ils étaient déjà partis en mission en France ou en études supérieures. L’abbé Guérin est donc longtemps resté le supérieur du séminaire en même temps qu’il était le supérieur de la Communauté Saint-Martin. Quelques années avant le déménagement en France, il s’était déjà, petit à petit, associé l’aide de certains prêtres.

La forte personnalité de l’abbé Guérin a-t-elle eu des conséquences sur le fonctionnement et le charisme de la communauté ? Son attitude a-t-elle infusé Saint-Martin, comme cela a pu être le cas ailleurs ?

Don Paul Préaux : S’il a beaucoup prêché et enseigné, l’abbé Guérin a très peu écrit. Il n’a pas échafaudé de système de pensée ou de comportement. Il avait à cœur de nous enseigner un sens de l’Église, en particulier au niveau liturgique en marquant sa fidélité à la réforme de 1969 du missel. Il nous a transmis ce

qu’il avait lui-même reçu de la tradition bénédictine et canoniale qui lui étaient chères. Il connaissait bien et appréciait la spiritualité de l’École française. Cette transmission a marqué notre spiritualité, même s’il n’entendait pas nous y enfermer. Ceci nous a marqués, sans aucun doute. Au-delà de son enseignement, nous avons dû apprendre à faire la différence entre l’amour du sacerdoce qu’il nous transmettait et certains traits de son caractère. Les choses se sont faites par étape à notre arrivée en France en grandissant dans la liberté de parole à ce sujet.

De nombeux aspects positifs relevés par la visite

La visite pastorale périodique n’a pas manqué de relever de nombreux aspects positifs de la Communauté Saint-Martin et de ses membres. En premier lieu, « le grand service rendu à l’Église de France au travers des paroisses, sanctuaires et œuvres, que la communauté porte et déploie », confirme Mgr Matthieu Dupont. Les prêtres de Saint-Martin sont actuellement présents dans 32 diocèses et une quarantaine de communautés, comptant au moins trois prêtres, existent, principalement en France mais également en Allemagne, à Cuba et à Rome. Les nombreux évêques qui ont fait appel à la communauté dans leur diocèse disent « apprécier la capacité des prêtres de Saint-Martin à s’intégrer dans les presbyteriums ». « Il existe une vraie gratitude envers la communauté dans tout ce que nous avons pu entendre », poursuit l’évêque de Laval. Les deux assistants ont aussi reçu pour mission de Rome « de continuer de développer [ses] aspects positifs de la vie et de la mission de la Communauté ».

Comment ce travail de relecture historique va-t-il se dérouler ?

Mgr Matthieu Dupont : Il est nécessaire d’entrer dans une certaine temporalité. Tout ne va pas se faire en quelques mois. Notre mandat est de trois ans. Durant cette période, nous aurons à prendre des moyens rigoureux afin de pouvoir écouter des personnes qui n’auraient pas encore pu s’exprimer ou qui n’auraient pas pu dire totalement ce qu’elles voulaient. La communauté devra mettre à disposition de ceux qui le souhaitent un dispositif d’écoute. Ce dispositif permettra de faire la lumière sur la période de fondation de l’abbé Guérin et d’initier ensuite, le cas échéant, les réformes induites.

Père François-Marie Humann : Nous devrons mener dans la durée un travail nécessaire de discernement des conséquences qu’auraient pu avoir les agissements de l’abbé Guérin. Ce travail nécessite de prendre du temps.

Rome demande aussi à la communauté de réformer son recrutement. Manque-t-il de prudence, de discernement ?

Mgr Matthieu Dupont : Le Dicastère s’appuie sur deux documents officiels : la ratio fondamentalis de Rome qui vise à donner les repères pour la formation des séminaristes dans le monde, et la ratio nationalis qui est son application française. Ces deux documents vont être les points de repère pour nous permettre d’appréhender la formation initiale dispensée à Evron ainsi que les modalités d’entrée dans la communauté avec les particularités propres de Saint-Martin, notamment l’initiation à la vie communautaire.

Comment la communauté accueille-t-elle cette demande de réforme de la pastorale des vocations ?

Don Paul Préaux : Avec le nombre de séminaristes et de prêtres que compte aujourd’hui la communauté, et la place qu’elle occupe en France, je comprends qu’il y ait une vigilance de la part du Dicastère et des évêques de France. Je l’accueille comme une marque d’attention positive. Comme œuvre d’Église, il me paraît normal – et c’est pour cette raison que j’ai demandé une visite – que nous ne soyons pas seulement dans l’auto-évaluation mais que nous puissions bénéficier du regard de personnes extérieures et bienveillantes. Sur le suivi des vocations, entre le début de la communauté et aujourd’hui, du chemin a été parcouru. Nous réfléchissons en permanence à notre discernement vocationnel et à notre formation et sommes toujours prêts, avec les autres séminaires, à progresser sur cette question.

Père François-Marie Humann : Ce qui est revenu dans le rapport de la visite, c’est parfois la trop grande rapidité avec laquelle un jeune a pu être accepté et entrer à Saint-Martin. Comment la communauté prend le temps de discerner une entrée ? C’est une des questions que nous aurons à nous poser.

Don Paul Préaux : Si nous avons pu accueillir trop vite, nous sommes prêts à apprendre de nos erreurs. Il faut savoir se remettre en cause et toujours veiller à progresser, car l’accueil d’une vocation est un travail complexe, qui nous demande de respecter chacun comme un cas unique.

Mgr Matthieu Dupont : Don Paul Préaux vient d’évoquer des évolutions. Il nous appartiendra de voir, dans un climat de confiance mutuelle, comment ces évolutions ont été intégrées et formalisées. Certaines remarques du rapport interpellent et c’est normal, mais c’est la convergence de certains témoignages directs de membres de la communauté qui a pu nous amener à dire qu’il y a une question sur « le recrutement ».

Don Paul Préaux : Mon conseil et moi-même n’avons pas eu accès aux conclusions qui ont été remises à Rome. Nous ne savons donc pas ce qui a été dit précisément sur certains sujets, hormis ce qui nous a été transmis tout

récemment par courrier de Rome. Nous comprendrons certainement mieux lorsque nous en saurons plus. C’est justement le travail qui est maintenant devant nous.

Mgr Matthieu Dupont : Les assistants ont toute latitude pour transmettre toute ou partie des conclusions. Nous le ferons, en veillant bien sûr à totalement anonymiser ce qui doit l’être, pour que nous puissions travailler ensemble à partir de la même « matière première », d’une base commune que sont les conclusions des visiteurs.

La formation fait partie des sujets évoqués par le dicastère. Où doivent porter les efforts de réforme ?

Père François-Marie Humann : Il ne faut pas chercher derrière tous les aspects de la mission qui nous est confiée des éléments qui poseraient problème. Dans une communauté qui compte de nombreux jeunes en formation, il est tout à fait normal que celle-ci soit un sujet d’attention de la part des assistants afin d’aider ceux qui gouvernent.

Mgr Matthieu Dupont : Le chantier de la réforme de la formation des futurs prêtres en France concerne tous les séminaires français. Et donc la Communauté Saint-Martin. La mise en œuvre des deux ratio n’est simple pour personne. Elle demande une conversion des habitudes dans tous les séminaires de France. Sur cette question, il faut vraiment concevoir notre présence auprès de la communauté comme une aide, de proximité, offerte par le Dicastère.

Don Paul Préaux : Rome nous a déjà demandé de nous référer aux récentes ratio fondamentalis et nationalis, et nous avons déjà commencé à y travailler, comme tous les séminaires de France. Bien sûr, les responsables de notre maison de formation assument ces documents et y apportent les adaptations nécessaires à la spécificité de notre vie communautaire.

La nomination de deux assistants aura-t-elle des conséquences sur le gouvernement de la communauté sur des sujets autres que les réformes demandées par Rome ?

Mgr Matthieu Dupont : Le gouvernement de la communauté est aujourd’hui pleinement assuré par Don Paul Préaux et son conseil. Les points d’attention du Dicastère nous conduiront peut-être à éclairer d’autres questions que se pose le gouvernement. Pas pour le surveiller mais pour l’aider à accompagner la croissance de la communauté. Les assistants sont, en quelque sorte, une

« antenne locale » du Dicastère. Certaines questions, au lieu d’être envoyées à Rome avec des délais longs, pourront être évoquées directement avec nous.

Don Paul Préaux : Clairement, la nomination de deux assistants apostoliques, qui répond à notre vœu d’être accompagné, renforce le gouvernement de la Communauté plutôt qu’il ne l’altère. Des regards extérieurs sont précieux, car ils sont une aide pour progresser dans le service de l’Église.

Comment les membres de la communauté ont-ils accueilli ces réformes et la décision de nommer deux assistants pour trois années ?

Don Paul Préaux : Les membres du conseil ont accueilli la nomination des assistants apostoliques comme une réponse au vœu exprimé par la communauté d’être accompagnée. Ils ont été très attristés des faits qui ont été reprochés à leur fondateur et de la souffrance que cela a causée. Mais il leur est apparu juste de faire une entière et immédiate vérité sur la question. Ils ont aussi partagé leur désir d’avoir connaissance du contenu du rapport de la visite pour mieux en saisir les préconisations. Un de nos premiers chantiers sera de bien accompagner nos frères, en particulier les plus jeunes, qui n’ont pas connu l’abbé Guérin. C’est-à-dire tout de même plus des deux tiers d’entre eux. Mais aussi toutes celles et tous ceux qui sont proches de la Communauté : familles, amis, paroissiens, jeunes, etc.

Rome en veut-elle à la Communauté Saint-Martin, à son succès, à ses soutanes et à ses liturgies soignées ? Après Toulon et Bayonne, certains pourraient s’interroger sur ces visites contre la frange « classique » de l’Église ?

Mgr Matthieu Dupont : Je rappelle, comme l’a dit Don Paul Préaux, que cette visite pastorale est d’abord une demande de la Communauté Saint-Martin elle-même. Elle n’a pas été enclenchée car il y avait des problèmes, mais il est normal que des questions soient soulevées à l’issue d’une visite. Dans tout ce que nous venons d’évoquer, il n’a été question ni de liturgie, ni de soutanes. Ce n’est pas l’objet de notre mission comme assistants. Encore une fois, nous ne nous substituons en rien au gouvernement de la communauté. Le Saint-Siège renouvelle sa confiance dans la Communauté Saint-Martin en lui disant sa capacité à se gouverner et se réformer.

Don Paul Préaux : Nous n’aimons pas dire que la Communauté connaît un « succès ». Cela ne sent pas le parfum de l’évangile. Ce qui nous importe, c’est que les prêtres et les diacres de la Communauté restent au service des fidèles

des diocèses et fassent du bien. La Communauté n’a de sens que si elle sert l’Église. Nous souhaitons que l’Église ne nous regarde pas comme un problème mais comme une chance, parmi beaucoup d’autres, pour la croissance du Royaume. Je crois que c’est ce qu’elle fait en nous accompagnant. L’Église est une mère, et je reçois dans la foi cet accompagnement proposé par le Dicastère. Ce sera ma mission que d’aider mes frères à entrer dans ce chemin de foi, car c’est de là que naîtra notre unité. La Communauté Saint-Martin n’est pas menacée, elle est aidée et accompagnée. Notre seul objectif est de mieux servir le Christ et l’Église.

La croissance de la communauté passe-t-elle nécessairement par ces réformes ?

Père François-Marie Humann : La Communauté Saint-Martin a maintenant une maturité suffisante, après plus de 40 années d’existence, pour faire face à son histoire, en reconnaître ses ombres et ses lumières et ainsi pouvoir avancer et continuer à porter de beaux fruits.

Mgr Matthieu Dupont : Pour la communauté, c’est une nouvelle étape de sa vie. Elle est exigeante. Je mesure la souffrance de ceux qui ont dû subir les faits évoqués concernant l’abbé Guérin, mais je sais aussi la douleur – qui est d’un autre ordre – des membres de la communauté à la suite de ces révélations. La démarche qu’ils vont être amenés à entamer n’est pas évidente mais je sais qu’ils s’y engageront avec courage, afin de continuer à servir l’Église avec la générosité qu’on leur connaît.

Don Paul Préaux : L’Église doit sans cesse se réformer en se recentrant sur le Christ. Pour le bien des fidèles à qui leur vie est dévouée, les membres de la Communauté doivent s’y engager avec courage et sans crainte.

« Une réalité importante dans notre Eglise en France » Dans un message adressé aux évêques de France, Mgr Eric de Moulins-Beaufort estime que les mesures prises par Rome montrent « que la Communauté Saint-Martin est désormais une réalité importante dans notre Eglise en France ». Cette « phase nouvelle » pour l’association cléricale de droit pontifical nouvelle doit aboutir à « une clarté plus grande quant à leur charisme, une relecture de leur histoire, un travail d’ajustement de leur pastorale des vocations comme de leur formation, une structuration plus lisible de la communauté et de sa gouvernance ». Faisant part de sa compassion pour les personnes qui ont souffert de l’attitude et des agissements de l’abbé Guérin, le président de la conférence des évêques de France encourage la communauté à faire « œuvre de vérité et de discernement vis-à-vis de leur fondateur et de son héritage ». L’archevêque de Reims salue par ailleurs le « zèle apostolique » des

prêtres de la communauté basée à Evron et invite les évêques à les encourager et les soutenir dans cette étape nouvelle.