Chers frères et soeurs, en ce jour de Noël, nous contemplons le mystère divin.
Nous ne faisons rien, nous regardons, nous goûtons,
nous apprécions simplement ce que Dieu nous donne,
ce que Dieu nous montre, ce que Dieu nous révèle de lui-même.
Après le récit circonstancié des évènements de la naissance qui ont été lus cette nuit,
nous venons d’écouter le prologue de l’évangile de Saint Jean,
qui était lu autrefois à la fin de toutes les messes.
Il s’agit d’une description de foi, d’un regard partagé par Dieu sur ce qui nous dépasse.
Le Seigneur Jésus, dont nous célébrons la naissance humaine,
il est d’abord essentiellement une personne divine,
qui, sans rien perdre ni diminuer de sa divinité,
a assumé en plus une nature humaine semblable à la nôtre en toutes choses,
à l’exception du péché.
Cette contemplation, ce regard de foi n’est pas réservé à une élite.
Tous les lointains de la terre ont vu le salut de notre Dieu.
La terre entière a vu le salut que Dieu nous donne.
Mais qui est-il ? Le Christ est la manifestation totale, complète, définitive et indépassable de Dieu le Père.
De bien des manières, Dieu, dans le passé, a parlé à nos pères par les prophètes ;
mais à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils.
Le Fils est le rayonnement de la gloire de Dieu, l’expression parfaite de son être.
Oui, la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes.
La révélation chrétienne n’est pas un livre, aussi vénérable soit-il,
mais une Personne vivante, le Christ.
Dieu se dit, s’exprime et se révèle tout entier dans son Fils, le Seigneur Jésus.
Dieu le Père nous a tout dit dans son Fils.
Alors, qui est Jésus ?
Il est l’Unique Parole éternelle du Père.
Or, quand Dieu dit quelque chose, cela se réalise.
Dieu infini s’exprime tout entier en une seule Parole, qui est son Fils, son image parfaite.
Quand Dieu se dit, il engendre son Fils.
Eternellement, c’est à dire en dehors du temps, le Père n’est jamais seul, solitaire, isolé.
Dieu le Père est toujours, éternellement, avec son Fils, la deuxième Personne divine,
dans la communion d’amour qu’est l’Esprit Saint, la troisième Personne de la sainte Trinité.
Soyons très clair tout de suite sur le Christ :
il est Dieu, il est vraiment Dieu, il est entièrement Dieu, Il est une personne divine.
S’il est bien une personne distincte du Père,
il ne forme bien pourtant qu’un seul être divin avec le Père,
il est consubstantiel au Père, il ne forme qu’une seule substance divine avec son Père.
Et sans cesser d’être Dieu éternellement, il est entré dans l’histoire et la géographie
pour se faire un homme comme nous, vraiment homme, entièrement homme.
Il n’est pas demi-dieu demi-homme, comme les personnages mythologiques,
il est une Personne divine qui assume pleinement une nature humaine complète.
Il est 100% Dieu et 100% homme.
On ne peut se dire chrétien que si on croit à la divinité du Christ en plus d’avoir accueilli son humanité véritable.
Le Seigneur Jésus nous révèle le mystère caché en Dieu,
il nous ouvre la vie intime de la Sainte Trinité.
Il nous découvre sa filiation divine
Il nous fait entrer dans la famille trinitaire :
Le Fils est le rayonnement de la gloire de Dieu, l’expression parfaite de son être.
Dieu a-t-il jamais dit à un ange : Tu es mon Fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré ?
Ou bien encore : Moi, je serai pour lui un père, et lui sera pour moi un fils ?
Dieu est famille, la vie de Dieu est vie de famille, la vie de Dieu est amour familial.
Et l’homme tient une place fondamentale dans le projet divin.
L’homme est invité à entrer dans la famille divine.
En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; Il était dans le monde …, il est venu chez lui. …A tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu,
eux qui croient en son nom.
Le Seigneur Jésus nous fait rentrer dans sa relation filiale :
Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde….
Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme :
ils sont nés de Dieu.
Oui, la très bonne nouvelle qui justifie toutes les fêtes, toute la joie de Noël,
c’est que Dieu est un Père très aimant pour les hommes.
Il nous appelle tous à vivre en enfant bien-aimé.
Dieu est famille et nous invite à rentrer dans sa vie de famille.
La réponse de l’homme,
c’est la foi vécue dans les sacrements au sein de l’unique Eglise du Christ.
Jésus est le sacrement du Père : Qui me voit, voit le Père ! dit Jésus.
La logique de Noël, c’est que maintenant, Dieu s’est incarné,
on peut le voir, l’entendre, le toucher, lui parler dans l’humanité de Jésus.
Et Jésus est présent ce matin par son Eglise et ses sacrements pour être manifesté à tous les hommes : Tous les lointains de la terre ont vu le salut de notre Dieu.
L’Eglise n’est rien d’autre que la continuation du mystère de Noël à travers le temps et l’espace.
Au delà des limites humaines de ses membres, Dieu me communique sa vie par l’Eglise,
et de façon très spéciale et garantie dans les 7 sacrements.
Noël nous conduira logiquement à la Fête-Dieu, à l’adoration de l’Eucharistie.
Au cours même de cette messe, nous accueillons la Vie éternelle qui est auprès du Père,
nous sommes divinisés par notre adoption filiale,
notre vie éternelle est déjà commencée.
Amen.