Très chers frères et soeurs,
le patronage de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face sur notre paroisse n’est pas une petite chose. C’est une grâce et un grand honneur que Dieu nous fait.
Tâchons d’apprécier ce cadeau à sa juste valeur.

Dans sa Lettre pastorale adressée à notre paroisse à l’issue de sa visite en janvier dernier, notre évêque nous donne deux priorités. La première est de veiller aux chrétiens isolés.
Je cite notre évêque : “ Le patronage de sainte Thérèse, copatronne des missions, doit vous guider pour repérer, visiter et fédérer ces chrétiens présents notamment sur le quartier Saint-Nicolas.” Je voudrais que nous développions ensemble cette indication de l’Esprit Saint pour notre famille paroissiale.

Sainte Thérèse, notre patronne céleste, va vraiment nous guider. Elle l’avait très clairement annoncé avant de mourir : “ Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre.”
Oui, nous avons une grande soeur au paradis qui a promis de passer son ciel à veiller sur nous et à nous faire du bien. Profitons-en !

Thérèse, notre amie du ciel, a au moins trois titres dans l’Eglise : elle est docteur de l’Eglise, patronne des missions et patronne secondaire de la France ! Rien que ça !

Elle est docteur de l’Eglise. Cela signifie que, – malgré son absence d’étude de théologie-, l’enseignement spirituel qu’elle nous a laissé dans ses écrits est une pure traduction de de la foi de l’Eglise, valable pour toutes les cultures et les époques.
Elle a vraiment des choses à nous dire aujourd’hui !

Elle est patronne secondaire de la France, après la Vierge Marie honorée dans son Assomption, et au même rang que Saint Michel Archange et Sainte Jeanne d’Arc.
Elle a vraiment des choses à nous dire aujourd’hui à Laval !

Elle est co-patronne des missions avec saint François-Xavier, le grand apôtre jésuite de l’Asie. Dans son autobiographie, Histoire d’une âme, sainte Thérèse écrit a propos de la liberté dont jouira son âme après sa mort : « Il n’y aura plus de cloître ni de grilles, et mon âme pourra s’envoler avec vous vers des terres lointaines »
La Semaine missionnaire mondiale, qui débutera dimanche prochain 12 octobre, nous fera approfondir notre belle et forte responsabilité missionnaire.
Le patronage de notre grande soeur du ciel sur les missions est apparemment paradoxal : cette carmélite, morte de tuberculose à 24 ans, après 9 ans de clôture dans son carmel de Lisieux, préside aux missions par son zèle, son enthousiasme, son désir universel du salut des âmes.
Cela signifie pour nous qu’avant toute action missionnaire concrète, nous devons enraciner notre démarche dans la prière et le sacrifice, dans l’amour des personnes et le désir ardent qu’elles puissent goûter elles aussi l’amitié si douce du Christ, vrai Dieu et vrai homme.
La fécondité missionnaire, la force de la persévérance, l’efficacité réelle du témoignage chrétien sur le terrain, découlent de la puissance mystérieuse de la prière et du sacrifice offert généreusement.
Thérèse écrit à propos d’une grâce reçue lors de sa conversion : « Comme ses apôtres, … Jésus a fait de moi une pêcheuse d’âmes. J’ai éprouvé un grand désir d’œuvrer à la conversion des pécheurs, un désir que je n’avais jamais éprouvé aussi intensément auparavant. »
Quelques mois plus tard, en juillet 1887, elle est confirmée dans sa vocation en la cathédrale de Lisieux. Un dimanche, en contemplant une image de Notre-Seigneur sur la Croix, je fus frappée par le sang qui coulait d’une main divine. J’éprouvai une grande douleur à l’idée que ce sang tombait à terre sans que personne ne se hâte de le recueillir. Je résolus de demeurer en esprit au pied de la Croix et de recevoir la rosée divine. Je compris que je devais alors la répandre sur les âmes… Je voulais donner à boire à mon Bien-Aimé et je me sentais consumée par la soif des âmes. Ce n’étaient pas encore les âmes des prêtres qui m’attiraient, mais celles des grands pécheurs.
Sa vie terrestre était ancrée dans le cloître, mais son cœur missionnaire, brûlant de zèle pour les âmes, était déjà dans les champs de mission et les terres lointaines.
Si nous suivons notre grande soeur dans le désir brûlant du salut spirituel de ceux que nous croisons, alors certainement, Thérèse va nous guider pour repérer, visiter et fédérer les chrétiens isolés présents sur nos quartiers, notamment le quartier Saint-Nicolas.
Ils sont nombreux autour de nous les baptisés qui, sans faute de leur part la plupart du temps, n’ont jamais profité d’une véritable initiation chrétienne, ou qui, malmenés par les épreuves de la vie, n’ont pu encore goûter à l’amitié bouleversante du Christ. Mais l’Esprit Saint est déjà à l’oeuvre dans leur coeur pour allumer en eux la soif, même non formulée, d’une telle rencontre. Qui, parmi nous, va leur permettre de vivre cette grâce divine ?

Ne nous laissons pas arrêter par l’ampleur de la tâche. Jésus ne nous demande rien de plus que de nous intéresser à ceux qu’il met sous notre nez à chaque instant. Aucune de nos rencontres n’est dûe au hasard. Demandons à Jésus de nous montrer, pour chaque visage croisé, ce que Lui désire pour cette personne. Si nous entretenons ce désir, le Seigneur fera émerger avec force et douceur en notre âme la certitude que telle ou telle personne est celle qu’il destine particulièrement à notre amour et à notre témoignage.
Nous la regarderons avec les yeux mêmes de Jésus. Nous la considérerons en profondeur comme un ou une enfant de Dieu, et donc vraiment comme notre frère ou notre soeur. Et alors pourra s’appliquer vraiment à nous la phrase de Jésus dans l’évangile : Celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, c’est moi qu’il accueille. Les modalités concrètes pour les visiter et les fédérer découleront alors naturellement, et seront organisées au niveau paroissial, en particulier au sein des fraternités paroissiales. Nous en reparlerons ultérieurement.

En ce dimanche, nous accueillons le cadeau de Thérèse, qui nous partage son amour brûlant de Jésus et sa soif ardente du salut de nos frères. Amen