En ce dernier dimanche de l’année liturgique, nous célébrons le Christ Roi de l’univers,
roi de justice et de paix, vainqueur ultime du mal et de la mort, Maitre des temps et de l’histoire.

Nous le demandons tous les jours dans le Notre Père :
Que ton règne vienne !
Nous le proclamons chaque fois que nous prions le Je crois en Dieu :
il est assis à la droite du Père, d’où il viendra juger les vivants et les morts
et son règne n’aura pas de fin.

De quel royaume s’agit-il ?
C’est bien le sens de la question qui est posée à Jésus dans l’évangile que nous venons d’entendre :
Es-tu le Roi des Juifs ?- Ma royauté n’est pas de ce monde.
Jésus ne dit pas qu’il n’est pas roi.
Au contraire, il affirme nettement sa royauté, mais il indique qu’elle est d’un autre ordre :
Je suis né, je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité.
Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix.

Il ne s’agit pas d’une discussion de salon sans intérêt,
il s’agit d’un procès où il est question de vie ou de mort :
Jésus a été amené de force devant Pilate, le Préfet romain qui a tout pouvoir au nom de l’empereur. Ses accusateurs ont demandé sa mort.
Et Jésus manifeste sa royauté par son calme, sa responsabilité et sa liberté souveraine.
Jésus ne cherche pas à sauver sa vie, mais seulement à rendre témoignage de la vérité suprême :
Qui est-il, lui Jésus ? Il est vraiment le Roi de l’Univers.
Sa Royauté ne s’exerce pas par la force d’une armée mais par le rayonnement de l’amour,
par la force de sa vie donnée qui attire tous les coeurs.
Jésus a déjà affirmé clairement par le passé : Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie.

Nous les chrétiens, nous n’avons pas la prétention d’être supérieur aux autres en possédant la vérité, mais nous n’avons pas peur de revendiquer notre appartenance à la vérité toute entière,
notre désir constant de vivre en cohérence avec Jésus,
sans rien perdre du trésor insondable qu’il est, lui la Vérité.

La Royauté du Christ est d’abord intérieure et spirituelle.
Jésus est notre Roi d’amour. Il a touché mon coeur.
J’ai compris à quel point il m’aimait en prenant la mesure de sa mort sur la croix pour m’arracher à mon péché.
Célébrer la Royauté de Jésus, c’est d’abord goûter la force et la tendresse de son amour pour moi
et chercher, autant que je le peux, à répondre à son amour en accomplissant sa volonté.

Mais si la royauté du Christ est d’abord intérieure et spirituelle,
elle doit aussi forcément se traduire concrètement, visiblement, dans la société et dans le monde.
Notre foi ne peut jamais rester une affaire strictement privéee,
contre toutes les prétentions d’une laïcité mal comprise et intolérante.
Mon amour pour Jésus, mon engagement envers les pauvres, ma façon de vivre qui inclut mon culte rendu à Dieu, tout cela sera forcément visible dans la société.
Personne ne peut m’interdire de témoigner que c’est mon amour du Christ qui motive tout cela.

Célébrer la Royauté du Christ, appartenir à la vérité toute entière,
c’est m’engager concrètement, là où Dieu m’a placé,
pour faire grandir son Royaume de paix et d’amour.
La société civile oublie bien vite que c’est la foi chrétienne qui a favorisé l’éclosion des écoles, des universités, et des hopitaux, qu’on appelait alors des “Hôtel-Dieu”.
La république laïque a expulsé les religieuses des écoles et des hopitaux, et aujourd’hui le système implose.
Sanctifier, imprégner de l’évangile la vie sociale, publique, politique, associative, culturelle,
c’est le devoir propre de tout chrétien, de tout ami de la vérité.

Aujourd’hui, qui, au nom du Christ, cherche à donner une réponse satisfaisante à l’exaspération et à la colère ambiante qui gronde chez les plus petits et les plus faibles ?
Qui permettra une éducation vraiment chrétienne de la jeunesse ?
Qui se penchera sur les vrais besoins humains et économiques de ses concitoyens ?
La seule réponse, elle est devant moi ! C’est vous !

Ne disons pas trop vite que nous sommes impuissants :
Jésus ne nous demande rien de plus que ce que nous pouvons faire ici et maintenant.
Lui fera le reste.

Mais avons-nous seulement envie comme lui de la justice et de la vérité ?
Aujourd’hui, la culture ambiante charrie une foule d’idées fausses, de contre-vérités.
A nous de prendre le temps de la réflexion et de l’analyse,
de démonter les faux raisonnements et de proposer des chemins concrets de réforme.

Le Seigneur nous attend,
c’est sur nous qu’il compte pour étendre son Royaume éternel de justice et de paix.

Jésus, Roi d’Amour, j’ai confiance en ta miséricordieuse bonté !

Amen