L’ILLUMINATION de L’AVEUGLE-NE (Jean 9,1-41)

Tous les textes de ce dimanche nous parle du Christ comme lumière.

C’est le dimanche de l’illumination intérieure,

pour nous qui sommes baptisés comme pour ceux qui se préparent au baptême.

Tâchons de reconnaitre que Jésus est vraiment la lumière du monde.

Jésus veut nous partager sa vision des choses, sa façon de regarder les personnes et la vie.

L’épisode commence par une question des disciples :

« Pourquoi cet homme est-il aveugle ? Est-ce lui qui a péché ou ses parents ? ».

C’est l’éternelle question de la responsabilité des hommes dans leur malheur.

Cette question, que les rabbins posaient souvent, est aussi la nôtre.

En présence du mal, il nous faut un responsable, une explication.

La réponse juive était celle de la rétribution : le mal étant lié au péché,

si quelqu’un souffre, c’est en punition d’une faute commise par lui ou quelqu’un de sa famille.

Jésus, lui, ne voit pas les choses de façon aussi simpliste. Si le mal est bien la conséquence du péché,

la souffrance n’est pas la conséquence nécessaire de nos fautes personnelles.

Qui est l’aveugle-né ?

Jean, 9,32 : on n’a jamais ouï dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’un aveugle-né (enlevé le P.O.)

Et de fait, il n’y a aucune guérison d’aveugle de naissance dans l’A.T.

L’aveugle de naissance représente tout homme atteint par le péché originel.

En fait, l’aveugle-né représente l’ensemble de l’humanité, depuis la faute originelle de l’homme.

En nous, depuis notre naissance, il y a un manque, un manque de lumière, le manque de Dieu,

qui nous rend aveugle sur Dieu, sur nos frères et sur nous-mêmes.

Il n’a pas péché, ni lui, ni ses parents. Mais il est atteint par le mal,

Sa cécité, son aveuglement, est une conséquence lointaine, un signe du péché originel !

Pour profiter de la lumière de Dieu,

il faut d’abord prendre conscience que nous sommes dans les ténèbres.

Et ce n’est pas évident, comme il n’est pas évident pour un aveugle de naissance de pouvoir imaginer en quoi consiste la lumière et la vision, ni donc de prendre conscience qu’il est aveugle.

Mais il ne faut surtout pas s’enfermer dans les ténèbres comme les pharisiens, dont St Jean nous dit :

Les Juifs ne voulaient pas croire que cet homme avait été aveugle et que maintenant il pouvait voir.

C’est le refus de l’évidence au nom de notre raison limitée, qui prétend interdire à Dieu d’être Dieu, le tout-puissant, l’infiniment sage, qui nous déconcertera toujours.

Nous croyons savoir et voir, or nous ne voyons pas les choses et les hommes comme Dieu les voit.

Illustration : L1 Prophète Samuel à propos du choix de Dieu sur David comme roi sur Israël :

les critères de Dieu ne sont pas ceux des hommes. Dieu ne regarde pas comme les hommes,

car les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur.

C’est pour cela que pour nous aussi, Jésus va d’abord spirituellement faire cette chose surprenante de nous appliquer de la boue sur les yeux. C’est parce que Jésus nous applique cette boue, que nous pouvons avoir envie de nous laver.

Pour être sauvés par Jésus, il est indispensable que nous prenions conscience du péché qui nous plonge dans les ténèbres intérieures.

Jésus le Christ, lumière intérieure, ne laisse pas les ténèbres me parler.

Jésus le Christ, lumière intérieure, donne-moi d’accueillir ton amour !

Dans l’Apocalypse, 3, 19-20, Dieu dit :

Moi, tous ceux que j’aime, je leur montre leurs fautes, et je les corrige.

Eh bien, sois fervent et convertis-toi. Voici que je me tiens à la porte, et je frappe.

Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ;

je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi.

Si nous avons bien vécu ce début du Carême, alors Jésus nous a fait le cadeau de nous montrer ce qui souille notre cœur, pour mieux nous en libérer et nous conduire dans la pleine lumière de Dieu.

Et Jésus nous envoie nous laver à la piscine de Siloé, à la piscine de l’Envoyé.

Celui à qui nous avons été envoyés par Jésus pour nous laver du péché, c’est l’Eglise,

qui nous rend présent visiblement le Christ qui nous sauve et nous lave dans le bain du baptême ou de la confession. Confessions possibles à vivre avant la Semaine Sainte dès samedi 23 mars de 9h00 à 17h30 à l’église Notre-Dame des Cordeliers, et de 10h00 à 12h30 à Ste Thérèse.

* Remarquons que l’aveugle guéri physiquement a eu besoin de tout un cheminement intérieur avant d’arriver jusqu’à la lumière de l’acte de foi.

L’illumination, c’est la progression intérieure dans la perception du mystère de Jésus !

* Les prises de conscience du mystère de Jésus par l’aveugle guéri :

1 L’homme qu’on appelle Jésus… et lui, où est-il ? Je ne sais pas.

2 C’est un prophète.

3 Est-ce un pécheur ?, je n’en sais rien.

Une chose que je sais : j’étais aveugle et maintenant je vois.

4 Voulez-vous devenir ses disciples ? ( Lui-même se considère déjà comme un disciple de Jésus)

5 Qui est le Fils de l’homme pour que je croie en lui ? Tu le vois, c’est lui qui te parle !

Je crois, Seigneur ! Et il se prosterna devant lui.

Voir, être guéri de son aveuglement intérieur, c’est savoir au sens où le dit l’aveugle de St Jean,

c’est reconnaître Jésus comme le Messie, mon Sauveur, notre Sauveur.

Les pharisiens, au contraire, s’enfoncent dans les ténèbres, car ils ne veulent pas voir l’évidence,

ils ne veulent pas croire que Jésus est le Messie promis par Dieu.

* Progression : * Première rencontre avec Jésus, sans le voir, dans l’obscurité de la foi,

première intervention salvatrice de Jésus.

* Suivie d’un long combat contre la pression sociale hostile,

* Terminé par l’approfondissement du contact, la foi, l’adoration, l’illumination.

Nous aussi, nous connaissons des étapes, des temps intermédiaires.

Nous aussi, nous devons connaître une illumination pour prendre conscience de notre péché, de notre faiblesse, tout en découvrant en parallèle le mystère de Jésus.

Progresser dans la vie chrétienne,

c’est découvrir toujours plus qui est le Christ, savoir ce qu’il pense, ce qu’il veut, ce qu’il aime :

L2 : Ephésiens : Frères, autrefois, vous n’étiez que ténèbres, maintenant, dans le Seigneur, vous êtes devenus lumière ; vivez comme des fils de la lumière … et sachez reconnaitre ce qui est capable de plaire au Seigneur.

Pour nous comme pour nos catéchumènes, demandons de connaitre toujours mieux le Christ, sa pensée et son coeur.