BUT : Avec les catéchumènes, revivre cet épisode de l’Evangile : comprendre la pédagogie du Christ vis-à-vis de la Samaritaine et voir comment elle s’applique dans notre vie.

Chers frères et soeurs, chers catéchumènes,

Dans la préface propre de cette messe, tout à l’heure, je vais dire ces phrases

qui résument si bien le désir et le comportement du Seigneur Jésus envers chacun de nous,

mais tout spécialement pour les catéchumènes :

En demandant à la Samaritaine de lui donner à boire, Jésus faisait à cette femme le don de la foi.

Il avait un si grand désir d’éveiller la foi dans son cœur qu’il fit naitre en elle l’amour même de Dieu.

* Jésus veut passer par la Samarie alors qu’il aurait pu prendre un autre chemin.

Pourquoi ? Jésus veut sauver cette femme pécheresse qui représente chacun de nous, chacune de nos âmes. Dans le Dies Irae, nous rappelons au Seigneur la peine inlassable avec laquelle il a cherché nos âmes égarées : “ En me cherchant, tu t’es assis fatigué. ”

Dieu fait beaucoup de chemin pour rencontrer notre âme, de nombreux efforts pour nous attirer à Lui.

En ce Carême, ne rendons pas vains ces efforts de Dieu. Laissons-nous réconcilier avec le Christ !

A ) JESUS DEMANDE A BOIRE * Donne-moi à boire !

pédagogie de Jésus : alors que tout les sépare, pour désarmer sa méfiance, Jésus lui demande un service.

Dieu nous fait signe par les besoins de nos frères qui nous interpellent.

Laissons-nous interpeller par les personnes et les événements.

Aucune de nos rencontres n’est dûe au hasard.

Dieu nous conduit de façon très discrète, mais très efficace à travers les évènements de nos existences.

* La Samaritaine s’étonne de la demande de Jésus :

Comment ? Toi un juif, tu oses me demander à boire, à moi une samaritaine ?

Nous aussi, nous n’osons pas croire à quel point Dieu s’intéresse à nous personnellement.

Le premier degré de la conversion, sans doute le plus difficile : se laisser aimer, croire qu’on est aimé.

B ) JESUS PROMET L’EAU VIVE

* Jésus éveille sa curiosité en renversant la situation :

cette fois-ci, c’est lui qui lui propose à boire, mais une autre eau, une eau mystérieuse.

Quand Dieu nous demande quelque chose, quand Dieu veut avoir besoin de nous,

c’est pour mieux nous combler de ses dons,

dons que nous avons pourtant du mal à imaginer tant que nous ne les avons pas accueillis.

* Remarquez les progrès rapides de la Samaritaine dans la découverte de Jésus :

elle ne dit plus : Toi qui est juif ! , mais : Seigneur, serais-tu plus grand que notre père Jacob ?

* Jésus élève le discours : il annonce l’eau jaillissant en vie éternelle, l’Esprit Saint qui fait participer de la vie même de Dieu.

* La Samaritaine, enfin, est en position de demande : Seigneur, donne-la moi, cette eau !

Nous devons avoir soif de l’eau que Dieu veut nous donner, avoir un réel désir des dons de Dieu,

les réclamer avec insistance dans la prière, même si nous ne les comprenons pas encore bien.

C ) JESUS REVELE A LA SAMARITAINE LES SECRETS DE SA CONSCIENCE COUPABLE

* Jésus, par la demande sur le mari, lui révèle son péché, mais sans l’humilier, sans la rabaisser, sans l’enfoncer. Jésus amène la Samaritaine à prendre conscience de son péché avec beaucoup de tact.

Pas un mot sévère, pas un reproche, il évite avec soin de l’humilier. Et même, il arrive à tourner cela sous forme d’un compliment : Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari….

Jésus l’aide à faire la lumière sur sa situation de péché afin de la rendre capable de recevoir la révélation qui va suivre, sur le fait qu’elle est en présence du Messie, du Fils de Dieu.

La vérité divine est inaccessible à l’esprit de l’homme tant que sa volonté demeure captive du péché.

importance, our nous aussi, de nous convertir en ce Carême pour nous préparer sérieusement à célébrer Pâques.

2 modes de conversion selon notre état :

– La confession pour les baptisés.

– Le scrutin que nos catéchumènes vont vivre juste après cette homélie.

Ils vont laisser Dieu scruter leur coeur au plus profond,

Ils vont voir chacun sa vie avec ses lumières et ses ombres,

Ils vont reconnaitre leurs péchés en tenant la main de Dieu qui les rasssure,

parce que lui-même va les purifier avec leur participation.

Seuls les cœurs purs peuvent voir Dieu, dit Jésus dans les Béatitudes.

Au moment où nous accuserons nos fautes, nos yeux s’ouvriront à la lumière.

L’intelligence du péché, ce sont les premières gouttes de l’eau vive du salut.

Réaction de la Samaritaine : elle ne saisit pas encore toute la gravité de son péché,

mais elle est tout au bonheur de sentir tomber le poids qui l’opprimait.

Elle se reconnaît coupable, la lumière pénètre dans son âme : Seigneur, je le vois, tu es un prophète.

D’où une question proprement religieuse : comment faut-il adorer ?

Réponse de Jésus : Le Père recherche des adorateurs en esprit et en vérité :

c’est une vocation universelle à la sainteté, c’est un appel universel valable pour les pécheurs les plus éloignés, c’est vrai de chacun de nous et de nos catéchumènes.

Dieu nous révèle notre très haute vocation à la sainteté au moment même où nous percevons notre péché !

Il n’ya que Dieu pour se comporter ainsi avec nous !

D ) JESUS SE REVELE COMME LE MESSIE

Enfin la Samaritaine, après avoir monté toutes les marches de cet escalier de la foi que Jésus lui a fait gravir avec pédagogie, elle émet la réponse de foi dont Jésus avait si soif : Je sais qu’il vient le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses.

Elle est prête à recevoir la plénitude de la révélation : « Moi qui te parle, je le suis. »

Par la foi, elle a découvert en plénitude le Messie, elle touche du doigt la présence de Dieu dans sa vie.

Nous aussi, dans la liturgie, nous revivons la même pédagogie : nous découvrons progressivement la présence active de Dieu dans la liturgie sous toutes sorte de modalités diverses jusqu’à l’acclamation « Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire » par laquelle nous affirmons clairement sa présence réelle au milieu de nous dans l’hostie.

Par la communion, nous goûtons cette présence.

L’eau vive dont Jésus veut nous combler, c’est l’Esprit Saint avec tous ses dons.

Les premiers dons du Saint-Esprit, ce sont la foi, l’espérance et la charité.

St Paul : Le Christ nous a donné par la foi l’accès au monde de la grâce dans lequel nous sommes établis. …. L’Espérance ne trompe pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit-Saint qui nous a été donné.

E ) JESUS FAIT DE LA SAMARITAINE UNE MISSIONNAIRE, UNE APOTRE AUPRES DE SES PROCHES

Elle n’a plus besoin d’eau matérielle. Remplie de l’Esprit-Saint, de l’eau vive qui jaillit en vie éternelle, elle va le partager à ses voisins dont elle craignait le regard jusque-là.

A notre tour, nous laissons notre cruche, nos activités habituelles, pour aller chercher nos proches et leur faire rencontrer le Christ.

Amen.