Dieu a ajusté la mission qu’Il nous confie et les moyens de cette mission. Quand Dieu nous confie une mission, Il nous en donne toujours les moyens. L’important n’est pas le nombre de talents, mais l’usage que nous en faisons. La phrase de récompense de la part du maitre est identique pour les deux bons serviteurs.
En cet avant dernier dimanche de l’année liturgique, juste avant la solennité du Christ-Roi dimanche prochain qui va terminer cette année, l’Eglise tourne notre attention vers les fins dernières, sur toutes les réalités qui nous attendent à la fin des temps.
3 points d’attention :
– le retour définitif du Christ dans sa gloire : nous attendons, nous devons désirer ardemment le retour définitif du Christ.
– le Jugement dernier : ce retour sera l’occasion d’une remise de compte à Dieu sur la façon dont nous aurons collaboré au développement de son Royaume, à l’usage que nous aurons fait de nos talents.
– enfin, pour nous aider à développer nos talents, l’éloge de la femme vaillante nous guide vers l’acccomplissement fidèle de notre devoir d’état.
* Jésus parlait à ses disciples de sa venue ( et St Paul nous dit : quant à la venue du Seigneur…)
– Un point de notre foi, du Je crois en Dieu : Jésus ressuscité est assis à la droite du Père, d’où il reviendra juger les vivants et les morts.
– qui traverse toute la Bible, de Job à l’Apocalypse (MaranaTha)
– manifesté dans la liturgie à l’anamnèse : Nous attendons ta venue dans la gloire.
De quoi s’agit-il ?
L’histoire de l’univers, qui a pour seul but l’histoire du salut des hommes aura une fin. Cette fin sera l’aboutissement du projet de Dieu : la venue, le retour définitif du Christ de façon visible dans sa gloire : cf. Je veux voir Dieu Je veux voir Dieu, le voir de mes yeux, joie sans fin des bienheureux, je veux voir Dieu. Ce sera aussi de façon unique l’accomplissement de toute justice par le Jugement Dernier. Il y aura une remise des comptes. C’est notre dignité et notre grandeur d’être responsable de nos actes.
* Un homme qui partait en voyage appela ses serviteurs et leur confia ses biens, à chacun selon ses capacités :
Bien évidemment, cet homme, c’est Dieu, et les serviteurs, c’est chacun d’entre nous. Pourquoi Dieu part en voyage ? Pourquoi semble-t-il être absent ? Il y a du positif dans cette absence : Dieu est tout le contraire d’un surveillant tâtillon qui serait toujours sur le dos de ses élèves. Il est discret; il nous fait confiance. Jésus aussi semble parti pour un long voyage, après nous avoir confié ses propres biens.
A chacun selon ses capacités : clairement, il n’y a aucune injustice dans la répartition des talents. Nous sommes ce que Dieu nous a fait, et il serait de très mauvais esprit de reprocher à Dieu de nous avoir fait ce que nous sommes !
Le talent, dans la Bible, c’est un lingot d’or qui représente six mille journées de travail soit plus de 16 ans de salaire. Nous avons reçu aussi en dépôt un certain nombre de talents. Il nous a laissé ce monde dans lequel nous vivons, notre vie, notre santé, notre intelligence, nos amitiés, notre coeur, mais aussi et peut-être surtout, notre capacité de rejoindre Dieu par la prière.
Parce que les talents ne sont pas seulement les dons humains naturels reçus. C’est aussi notre relation avec le Seigneur.
Ne croyez-vous pas que votre vie, que votre âme, que votre bonheur éternel et celui des autres en valent bien plus que six mille journées de travail ? Nous en avons reçu la responsabilité. Oui, Dieu nous a confié une part du salut de nos frères, son Royaume à gérer. C’est donc notre responsabilité missionnaire.
Cf. 4ème Prière Eucharistique : Nous t’offrons son Corps et son Sang, le sacrifice qui est digne de Toi et qui sauve le monde entier. … Rappelle toi tous ceux pour qui nous offrons le sacrifice…
Le mauvais serviteur semble très conscient de ce qu’il a fait: il se justifie avec effronterie;
« Tu as ce qui t’appartient, nous sommes quittes ». Il a voulu ce qu’il a décidé, mais il se veut indépendant. En un sens, il a refusé le risque de l’amour. Et par là même, il n’a pas été missionnaire pour ses frères. Il n’a pas laissé rayonner l’amour.
Vous avez remarqué que ce qui compte, ce n’est pas le nombre des talents ; chacun reçoit ce qui lui convient, ce qui lui est proportionné, et gratuitement. Les talents ne sont pas mérités. Ce qui compte, ce sont deux choses : notre collaboration active et la récompense finale.
Ce qui compte c’est notre collaboration active à l’œuvre de Dieu dans l’accomplissement fidèle du devoir d’état.
Il ne s’agit pas d’un programme extraordinaire. Mais il s’agit de bon esprit poursuivi et mis en oeuvre tout au long d’une vie. L’éloge de la femme vaillante dans le Livre des Proverbes, je l’ai souvent entendu d ela bouche du conjoint ou des enfants à l’occasion des rencontres avec les familles des défunts. A la fin d’une vie, ce qui ressort clairement, c’est bien le coeur donné à jet continu tout au long d’une vie, en mettant en oeuvre tous ses talents.
Ce qui compte, c’est bien la récompense finale, qui est la même pour tous, définie par les mêmes mots: la joie, la propre vie du maître, Tel est le dernier mot de toutes nos professions de foi: « je crois en la vie éternelle ».
Faire fructifier nos talents, ce n’est donc pas faire un effort de volonté qui dépasse nos forces. C’est appliquer concrètement l’amour qui habite en nous.