L’Amour fou du Coeur paternel de Dieu pour les hommes
se mesure au don de son Fils unique sur la Croix.
Enfin, aujourd’hui, nous allons pouvoir défendre l’honneur de Dieu !
Depuis 33 ans que je suis prêtre, j’entends sans cesse Dieu le Père être mis en accusation par les hommes.
Dieu est méchant ! Comment a-t-il pu laisser mourir son Fils sur la Croix dans de telles souffrances ?
Souvent cela se mélange à l’opposition absurde entre le Dieu le Père, le Dieu vengeur de l’Ancien Testament, qui a osé demandé à Abraham de lui sacrifier son fils unique Isaac et le Dieu du nouveau Testament, Jésus-Christ, qui lui, au moins, est gentil !
Comme si Dieu pouvait être contradictoire !
Comme s’il pouvait y avoir la moindre ombre de méchanceté dans le Dieu d’Amour !
Tout se tient, et les passages les plus incompréhensibles de l’Ancien Testament prennent tout leur sens à la lumière du Christ.
A la Transfiguration, Dieu Trinité se révèle de façon sensible :
C’est Jésus qui laisse voir dans son corps la gloire divine dont il est comblé en tant que Fils éternel du Père.
C’est l’Esprit Saint qui enveloppe les apôtres comme une nuée lumineuse si éblouissante et terrifiante par la sainteté qu’elle laisse deviner.
C’est Dieu le Père lui-même qui se fait entendre à des oreilles humaines :
Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-Le !
Les Trois personnes divines qui ne forment qu’un Dieu unique se manifestent aux hommes de façon humaine pour que les hommes s’habituent à voir Dieu.
Jésus prépare ses apôtres au scandale de la Passion et de la Croix
en leur montrant tout de suite ce qui l’attend après la Passion.
Le mystère de Pâques est inséparablement celui de la Passion et de la Résurrection.
La Passion conduit à la Résurrection.
Le but, c’est la gloire divine, le but, c’est de partager l’intimité d’amour de la sainte Trinité.
Ce que les trois personnes veulent pour chacun de nous, c’est ce qui est arrivé à Jésus sur le Mont Thabor et qui a fait dire à Saint Pierre : Comme il est bon que nous soyons ici !
Dieu nous montre ce dimanche qu’il nous invite tous à partager son intimité bienheureuse.
Dieu le Père en me regardant peut dire : Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-Le !
Je suis aimé par le Père du même amour qu’Il aime son Fils.
J’ai un prix infini dans le Coeur de Dieu le Père.
Et c’est pour celà qu’à ses meilleurs amis, Dieu le Père peut demander de ressentir avec Lui ce que signifie pour Lui la mort de son Fils sur la Croix.
C’est ce qui est arrivé à Abraham. Dieu mit Abraham à l’épreuve.
Le Carême est le temps de la vérification de l’amour.
Dieu me dit à moi aussi : m’aimes-tu vraiment ? m’aimes-tu plus que tout le reste ?
plus que la santé que je t’ai donné ?
plus que le mari ou la femme que je t’ai donné ?
plus que les enfants que je t’ai donnés ?
plus que la réussite professionnelle que je t’ai donnée ?
plus que les biens matériels que je t’ai donnés ?
Dieu demande à Abraham le sacrifice d’Isaac.
Isaac ? C’est son fils unique et en même temps la réalisation même de la promesse de Dieu !
La personne à laquelle Abraham tient le plus dans son extrême vieillesse, autour de 110-120 ans.
Abraham, dans une foi sans borne, et non sans un combat intérieur, va être prêt à immoler son fils.
Dans la discussion entre Isaac et Abraham qui montent sur la montagne pour le sacrifice,
Isaac porte lui-même le fagot de bois pour brûler l’agneau
– comme plus tard Jésus portera lui-même le bois de la croix -,
et Isaac demande innocemment à son père :
« Mais où est donc la bête que nous allons immoler en sacrifice ? »,
infligeant au coeur de son père une souffrance encore plus grande.
Et dans un élan de foi possible seulement par un don de l’Esprit-Saint,
Abraham répond de façon prophétique : Dieu y pourvoira, mon fils !
Quand Abraham s’apprête à immoler son propre fils unique, alors Dieu l’arrête !
Dieu lui-même fournit une bête de substitution pour le sacrifice
et Dieu bénit Abraham pour sa foi, et à travers lui les croyants de tous les temps, et donc chacun de nous !
Trois leçons pour nous :
1 Dieu ne veut pas de sacrifice humain de la part des hommes, Dieu ne veut pas la destruction de la vie physique, mais le sacrifice intérieur du coeur, le don de toute la vie par amour.
2 Abraham a bien constaté qu’il était prêt à mettre la volonté de Dieu au dessus de tous ses attachements les plus légitimes.
3 mais surtout, Dieu le Père a donné à Abraham d’expérimenter dans son coeur
ce que lui, Dieu le Père, réalise quand il nous envoie son Fils.
Ce qu’exprime Abraham, c’est exactement ce que Dieu le Père vit dans son coeur tout au long de la Passion en accompagnant pas à pas son Fils Jésus !
Nous aussi, nous pouvons commencer à percevoir, à comprendre, à expérimenter l’amour fou de Dieu pour nous : St Paul aux Romains, 8 :
Frères, si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?
Il n’a pas épargné son propre Fils, mais il l’a livré pour nous tous :
comment pourrait-il avec lui ne pas nous donner tout ?
Qui accusera ceux que Dieu a choisis ? parce que c’est Dieu qui justifie.
Qui pourra condamner ? puisque Jésus-Christ est mort.
Plus encore, : il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous.
C’est cet amour fou, divin, que Jésus veut laisser entrevoir à ses trois apôtres Pierre, Jacques et Jean.
….. et à chacun de nous.
Oui, Au cours de ce Carême, d’une fçon ou d’une autre, Dieu le Père nous associera à la passion et à la resurrection de son Fils.
Profitons de ce dimanche pour nous ancrer dans la certitude
que Dieu le Père nous aime chacun d’un amour infini ! Amen