Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu : il vient lui-même et va vous sauver » Quel concept bizarre : la vengeance de Dieu, c’est qu’il vient en personne nous sauver !!!
Et pourtant, en ce dimanche, voici vraiment une bonne nouvelle ! Voilà notre programme d’année !
Pour ceux qui ont peur de la vie, qui s’affolent devant la dureté des temps, face à l’impression satanique que tout fout le camp : Dieu lui-même en personne vient sauver les hommes.
Ce que Dieu a créé d’une façon merveilleuse, il vient le renouveller d’une façon plus merveilleuse encore.
La où l’homme a perdu la capacité d’entendre et de parler à Dieu,
Dieu vient nous déboucher les oreilles et tient à se faire entendre,
pour avoir des interlocuteurs capables de répondre à son amour, à son amitié.
La vengeance de Dieu, sa revanche, c’est de guérir et de sauver.
Oui, comme le disent de Jésus les galiléens d’il y a 2.000 ans, il a bien fait toutes choses !
Et comme Jésus est parfait, selon les paroles de saint Jacques, il ne fait pas de différence entre les hommes.
Tout cela se vérifie dans l’évangile :
La revanche de Dieu, et son souci égal de chacun, se traduisent par l’universalité du salut.
Après Tyr et Sidon au Liban, Jésus revient en Galilée dans la Décapole : un carrefour de rencontre d’hommes de tous pays.
Le salut n’est pas réservé qu’à ceux qui nous semblent a priori les plus proches de Dieu.
Jésus ne s’intéresse pas seulement à nous qui sommes à la messe ce matin,
mais il veut tout autant le bien de tous ceux qui n’ont même pas idée de ce qu’est la messe.
Jésus va prendre soin d’un sourd-muet : c’est vrau au niveau du corps, mais c’est vrai aussi au niveau de l’âme :
* la surdité : c’est l’incapacité à entendre Dieu et à entendre les autres, c’est le coeur endurci.
* le mutisme : c’est l’incapacité de parler à Dieu et de parler aux autres, de dire à Dieu mon amour pour Lui, et de dire aux autres l’amour de Dieu pour eux à travers mes actes concrets, mon comportement, mon être profond.
=> Surdité et mutisme sont les signes du péché qui replie l’homme sur lui-même.
* Le sourd-muet est dans un état tel qu’il est incapable de communiquer :
il ne peut rien demander, ni rien entendre.
Seul le désir de son coeur peut parler. Mais cela, il n’y a que Dieu qui le voit.
« On l’amène à Jésus et on le prie de poser la main sur lui » :
Ce « On » impersonnel désigne n’importe lequel d’entre nous,
d’où l’importance de notre collaboration humaine, de la participation des membres de l’Eglise,
Avez-vous déjà prié Jésus de faire du bien à quelqu’un de votre entourage ?
Il y a dans ce miracle quelque chose de remarquable :
Ce n’est pas le malade qui demande à être soigné.
Ce sont d’autres personnes qui l’amènent et le présentent à Jésus.
Cela, c’est la communion des saints, cette richesse merveilleuse qui est à notre disposition.
Dieu permet et veut que nous aidions les autres pour les sauver. Et ça marche !!!
Dans notre prière, nous devons être intérieurement des hommes de désir.
Dieu lui-même, en la personne de Jésus, intervient concrètement pour guérir l’homme.
L’Eglise poursuit aujourd’hui cette mission à travers les 7 sacrements.
La guérison miraculeuse va passer par un contact physique, par des gestes et des paroles où Jésus lui-même intervient divinement à travers des gestes très humains pour sauver les hommes.
Ce contact direct avec le Christ doit se poursuivre aujourd’hui : c’est le rôle de l’Eglise, qui est le grand sacrement du Christ, et d’une façon toute spéciale dans les 7 sacrements.
Jésus l’emmène à l’écart, loin de la foule.
Jésus ne fait pas du spectacle, il ne recherche pas la notoriété devant les hommes, il ne recherche pas le buzz. Jésus nous guérit dans le cœur à cœur. Il prend soin de nous en particulier, personnellement, très rarement en public.
Pour rencontrer Jésus vraiment, il est important de s’arrrêter, de se mettre à l’écart, de sortir des activités habituelles pour se consacrer totalement à Lui.
C’est d’abord cela la prière. C’est consacrer du temps à Jésus, pour être vraiment avec Lui.
Jésus lui mit les doigts dans les oreilles, et prenant de la salive, lui toucha la langue.
Pour entendre Dieu dans ma vie, il faut que Jésus me touche,
il faut que je me rende compte que le Seigneur m’a touché les oreilles.
Beaucoup me disent : Je parle à Dieu, mais il ne me répond pas !
et même : Je ne peux pas entendre sa réponse !
Si ! Jésus me parle sans cesse, mais à sa manière, qui n’est pas celle à laquelle je suis habitué.
Jésus me parle sans cesse, de l’extérieur et de l’intérieur à la fois.
Jésus me parle de l’extérieur, à travers des évènements, des rencontres, des personnes, des lectures, des souvenirs : Nous croyons, nous devons croire que rien de tout cela n’arrive par hasard,
mais que Dieu fait tout concourir au bien de ceux qu’Il aime.
– Mais, allez-vous me dire, cela peut être de l’auto-persuasion ! Les évènements, même heureux, qui surviennent peuvent être un hasard !
– Non, rien de ce qui nous arrive n’est dû au hasard. Mais pour le comprendre, il faut quelque chose de plus, il faut une lumière intérieure qui vient de Dieu.
Jésus me parle aussi simultanément à l’intérieur de l’âme à travers l’activité naturelle de mon intelligence, de ma volonté libre, de mes passions et de mes affections, en les illuminant par le don surnaturel de l’Esprit Saint.
La grâce présuppose la nature. S’il n’y a pas d’activité naturelle, il n’y aura pas d’Esprit Saint non plus !
Mais si je mets ma foi en Jésus, si je lui demande régulièrement l’Esprit-Saint,
il ne laissera pas mon intelligence dans les ténèbres.
Sans aucun signe extraordinaire ou particulier,
la vérité s’imposera de plus en plus en moi comme une douce évidence.
Pour parler à Dieu, il faut que Jésus prenne de sa salive pour en toucher ma langue,
il faut que j’entre en contact avec la Parole de Dieu.
Pour dialoguer amicalement, familièrement avec le Seigneur,
il faut au préalable que je le connaisse en profondeur, que je comprenne sa pensée,
que je partage les mêmes affections, les mêmes passions.
C’est tout l’intérêt de la lecture de la Parole de Dieu, cad de la méditation, de la rumination d’un passage d’évangile : entrer petit à petit dans les sentiments et les pensées du Cœur du Christ pour les partager et lui ressembler.
Et la lecture de la Parole de Dieu me prépare à entrer en dialogue avec Lui, dialogue que nous appelons l’oraison.
Effeta ! Ouvre-toi !
Cette action de Jésus a été reprise pour nous au baptême.
Par une volonté explicite et personnelle du Christ, il a déjà ouvert mon âme.
Il m’a rendu capable de l’entendre dans mon coeur et à travers les autres.
Il m’a aussi rendu capable de parler, d’exprimer mon amour pour Deu et pour les autres.
Il n’y a que Dieu qui puisse ouvrir les oreilles de notre coeur
et délier notre langue pour qu’elle parle le langage de l’amour :
Alors c’est ce que nous demandons au Seigneur aujourd’hui