Après la lecture continue durant l’été du chapitre 6 de l’évangile de St Jean sur l’Eucharistie,
Nous reprenons le fil de la lecture continue des passages de l’évangile de Saint Marc.
La parole de Dieu, qui nous est donnée ce dimanche, aborde la question de l’obéissance aux commandements de Dieu, et du bon état d’esprit nécessaire à cela.
Dans l’Ancien Testament, au livre du Deutéronome,
Moïse vante au peuple juif l’importance, la richesse et la sagesse de la loi de Dieu.
La mise en pratique de cette loi donne la vie.
Vous garderez les commandements du Seigneur votre Dieu tels que je vous les prescris.
Vous les mettrez en pratique ; ils seront votre sagesse et votre intelligence aux yeux de tous les peuples.
Pratiquez les commandements, c’est accueillir concrètement en soi la vie même de Dieu.
Vivre des commandements, c’est permettre la manifestation de la proximité de Dieu aux hommes.
Un chrétien qui vit des commandements rend visible à tous ceux qui le côtoient de découvrir que Dieu est vraiment présent au milieu d’eux.
Les proches sentent très vite qu’il y a là quelque chose qui vient de beaucoup plus haut que l’homme lui-même.
Vivre des commandements manifeste la justice et la justesse de Dieu, sa sagesse.
Oui, il est donc possible de croire aux idéaux les plus nobles,
de satisfaire les aspirations les plus belles que Dieu a mises en nous.
Les commandements de Dieu valent la peine d’être vécus.
Dans l’évangile, les pharisiens et les scribes demandent à Jésus :
« Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ?
Ils prennent leurs repas avec des mains impures. »
La question ne porte pas sur un commandement divin,
mais sur une tradition humaine ancrée dans le temps,
et dont on a perdu le lien avec la volonté divine.
“On a toujours fait comme ça ! “
La motivation de la question n’a aucun lien avec l’amour de Dieu.
Ces gens pensent plaire à Dieu par une observance extérieure formelle,
déconnectée de toute connaissance profonde de ce que Dieu veut.
Vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes.
Jésus dénonce l’hypocrisie des scribes et des pharisiens.
Ces gens n’ont pas l’amour de la vérité, mais ils ont peur de la vérité.
Les hypocrites ne savent pas aimer, car ils préfèrent faire semblant plutôt qu’être eux-mêmes.
La dénonciation de détails de coutumes humaines est une dissimulation derrière un paravent,
un détournement de l’attention :
elle empêche le courage de dire ouvertement la vérité sur des sujets importants.
L’hypocrite cherche à apparaître comme juste à l’extérieur pour cacher l’injustice et la fausseté intérieure.
Jésus nous recentre sur l’essentiel :
La source véritable de la pureté ou de l’impureté morale réside dans la droiture d’intention.
Ce sont les pensées volontairement entretenues au fond de nos cœurs qui nous rendent bons ou mauvais.
Nous avons donc le devoir de veiller sur les pensées qui traversent notre cœur, notre champ de conscience.
Nous avons donc le devoir de la garde du cœur.
Nous sommes responsables de tout ce qui peut polluer notre âme,
de tout ce que nous laissons entrer en nous,
comme des pensées mauvaises qui peuvent sortir à l’extérieur en paroles ou en actes.
Nous sommes responsables de ce que nous regardons, lisons, écoutons.
La première écologie, c’est l’écologie morale et spirituelle.
La racine du bien ou du mal dans le monde se trouve dans le cœur de l’homme.
C’est ce cœur de l’homme qu’il faut guérir.
Les anciens avaient une expression très belle : la garde du cœur.
Il s’agit d’une vigilance habituelle sur les pensées et les sentiments
qui nous agitent tout au long de la journée, et sur tout ce qui influe de l’extérieur sur notre âme.
Demandons régulièrement au Seigneur Jésus ce qu’il pense de nos pensées et de nos sentiments : avons-nous les mêmes que Lui ?
Cela peut être très rapide :
en une fraction de seconde, nous cherchons à croiser son regard au fond de notre âme,
nous lui exposons ce qui remplit notre coeur,
et notre 6ème sens intérieur – que nous appelons la conscience – nous fait ressentir quasi-instantanément ce que Jésus ressent devant nos pensées.
Écouter sa conscience, c’est écouter la voix de Dieu en nous.
Apprendre à écouter Dieu qui nous fait sentir sa pensée au fond de notre conscience,
c’est l’examen de conscience.
C’est une prière en soi puisqu’il s’agit d’un échange cordial avec le Christ.
Il s’agit d’apprendre à relire avec Lui notre journée.
Seigneur, ce que j’ai fait aujourd’hui, etait-ce avec toi, sans toi ou contre toi ?
Quand est-ce que j’ai pu reconnaitre les signes de ta présence et de ton action en moi, envers moi, autour de moi ? Toi qui est le champion du déguisement, à quel moment puis-je te reconnaitre ?
C’est cette prière simple, brève et quotidienne qui assurera la garde de notre coeur.
L’examen quotidien de conscience est le moyen de la vigilance sur les pensées de notre coeur.
Amen.