Chers frères et soeurs dans le Christ,vous venez de l’entendre, Dieu nous accorde toute sa confiance.
Avant même de parler de l’usage de l’argent,
Dieu nous redit d’abord la très haute confiance qu’il nous accorde.
Avant de nous associer intimement à son oeuvre d’amour dans la vie éternelle,
il nous confie dès ici-bas toutes sortes de biens
afin que nous soyons ses intermédiaires conscients et généreux
pour les redistribuer à toute personne qu’il nous donne de rencontrer.
Nous n’avons qu’une vie sur terre,
et à son terme, nous aurons des comptes à rendre à Dieu sur l’usage que nous aurons fait des biens confiés : notre existence, notre corps, notre santé, notre temps, la disponibilité de notre coeur, la richesse de nos relations humaines, nos biens matériels, notre argent.
Tout est gratuit. Tout est don. Tout est reçu de sa main. Et tout cela nous a été donné pour le redonner autour de nous. Qu’en faisons-nous ?

Avant d’être des intermédiaires conscients et généreux pour nos frères,
il nous faut être libre de l’esclavage de l’argent et de nos richesses de tous ordres. Nous ne pouvons pas servir deux maîtres. Il faut choisir.

Le chrétien est d’abord l’homme de la justice :
non seulement il s’interdit toute compromission avec le mal,
mais il partage la légitime indignation de Dieu face aux comportements d’injustice :
le Seigneur le jure par la Fierté de Jacob : “Non, jamais je n’oublierai aucun de leurs méfaits.”
Notre société attend de voir la sainteté de Dieu à travers la vie de ses fils,
et en particulier à travers leur réaction face à toute injustice.

Car la dénonciation du prophète Amos est étonnement moderne :
je l’ai vu à Gourin dans les Montagnes noires en découvrant le sort radicalement injuste infligé aux paysans bretons dont j’étais le curé. Je pourrai le documenter amplement en-dehors de la prédication. Oui, notre société française est profondément injuste derrière toutes ses prétentions de liberté, d’égalité et de fraternité. Aujourd’hui, la plupart des médias filtrent le moucheron et avalent le chameau, comme dit Jésus. Ils attirent notre attention et suscitent notre réprobation légitime d’un mal vrai, mais absolument ridicule face à l’énormité d’un fléau dont ils détournent notre attention. Les exemples sont innombrables.

Pour ce qui s’applique à nous à Laval aujourd’hui : *Quand donc le sabbat sera-t-il fini, pour que nous puissions écouler notre marchandise ? disaient les juifs du temps d’Amos.
Aujourd’hui, la pression de plus en plus forte des lobbys d’argent sur les pouvoirs publics a triomphé pour imposer l’ouverture des magasins le dimanche au mépris de la vie de famille et du repos dominical des employés. Je rappelle le devoir pour tous les chrétiens de respecter le repos dominical de leurs frères en évitant de faire abusivement leurs courses le dimanche, sauf pour nécessité de type boulangerie.
Le respect du repos du dimanche est une première forme d’écologie intégrale, cad de justice chrétienne..

Jésus fait clairement la distinction entre les biens matériels comme l’argent, d’une part, que Jésus dit être de moindre importance, et appartenir à autrui,
et d’autre part, les biens de grande importance qui sont les biens spirituels, que Dieu nous destine.

L’usage honnête de l’argent
Si vous avez bien écouté, Jésus dit que l’argent est le bien d’autrui. Cela peut nous heurter au premier abord.
St Jean Chrysostome, évêque de Constantinople, disait que l’argent des riches appartient aux pauvres.
Si nous avons des biens en superflu, c’est pour que nous en fassions profiter ceux qui en ont besoin.
Ce n’est pas pour rien si nous avons la chance d’avoir des biens : c’est une mission que Dieu nous confie.
Les modes de gestion de l’argent varient énormément selon qu’on est régulièrement à découvert, avec 200 € par mois pour vivre, ou si on est à l’aise financièrement. Mais tous peuvent partager quelque chose avec plus pauvre qu’eux. Et que deviendra votre argent à votre mort ? Ferez-vous une donation à la SPA ?, ou un legs à la paroisse ?

L’usage honnête de l’argent est la condition de la transmission des biens spirituels
L’honnêteté dans la gestion des biens matériels, dans les choses de moindre importance, donne la garantie du bon esprit et du zèle efficace pour évangéliser.
La foi, la charité, l’espèrance, la vie de Dieu en nous, sont nos plus grands trésors. Nous ne pouvons pas les garder pour notre bien strictement personnel. Jésus tient à ce que nous les partagions.

Le chrétien est l’homme de l’engagement au service de ses frères pour collaborer à l’oeuvre d’amour de Dieu.
Paul :
Dieu notre Sauveur veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la pleine connaissance de la vérité. En effet, il n’y a qu’un seul Dieu, il n’y a aussi qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes :
un homme, le Christ Jésus, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous.

Dieu attend beaucoup de nous. Il n’a pas besoin de nous, mais il se plait à nous associer à son oeuvre,
il veut avoir besoin de notre médiation pour toucher le corps, le coeur et l’âme de toute personne rencontrée.
Dieu veut être fier de ses enfants. Nos concitoyens des quartiers de Laval attendent beaucoup de nous.
Ils ont soif de cohérence dans un monde où tout devient mouvant et relatif, mensonge et injustice.
S’ils n’attendent peut-être plus rien des chrétiens en tant que tels, trop déçus par certains des nôtres,
ils recherchent inlassablement des témoins de la lumière, de l’amour et de l’espérance.
Peut-être qu’il y a longtemps qu’ils n’ont pas croisé un vrai disciple du Christ.
Serons-nous à la hauteur de cette attente de Dieu et des hommes ?
Nous voulons y répondre tout au long de cette année, personnellement et en communauté paroissiale.
Nous voulons croire que, cette année encore, Dieu se plaira à manifester sa gloire ici à Ste Thérèse
à travers chacun d’entre nous.

Objectif pastoral : repérer, visiter et insérer, renforcer les chrétiens isolés de nos quartiers.
Cela doit devenir une hantise commune permanente.
Qui va parler de Jésus à tous ceux que je croise ?
Mais nous ne pourrons jamais témoigner de Lui si nous restons attachés à l’argent.
Amen