Selon le saint pape Jean-Paul II, la Miséricorde divine,
c’est le Cœur de Dieu, qui se penche sur la misère de l’homme pour y mettre un terme,
c’est la toute-puissance de l’amour de Dieu qui vient mettre une limite infranchissable au mal,
qui vient le vaincre et l’effacer par un amour surabondant.
C’est une autre traduction du mystère de Pâques.
Voyons comment :
* Le premier signe de la résurrection du Christ, c’est l’expérience de sa présence : Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.
C’est vrai aussi pour nous à chaque messe,
puisqu’il est ressuscité, puisqu’il est vivant en ce moment, avec son corps.
L’expérience de sa présence produit deux fruits significatifs : la paix et la joie = le parfum de Dieu, les signes intérieurs de la présence du Seigneur ressuscité.
Jésus dit 3 fois : La paix soit avec vous ! La paix avec Dieu, avec les autres, avec moi-même.
La joie d’une présence aimante.
* Immédiatement, Jésus répand son souffle sur eux, il leur transmet son esprit, l’Esprit-Saint dont il est lui-même rempli, pour donner à son Eglise le pouvoir de remettre les péchés.
C’est un cadeau divin.
On ne peut pas normalement pardonner à la place d’un autre. Seule la personne offensée peut pardonner. Et le péché, c’est l’offense faite à Dieu. Seul Dieu peut pardonner les péchés.
Jésus, bien des fois, a pardonné les péchés. Il le pouvait car il est vraiment Dieu, il est une personne divine, le Fils éternel du Père, qui sans cesser d’être Dieu éternellement, est devenu un homme semblable à nous.
Le soir de Pâques, Jésus transmet à son Eglise, qu’il considère comme son propre corps, son pouvoir divin de pardonner les péchés.
La confession, c’est le sacrement de la miséricorde,
c’est l’expérience bouleversante par l’homme que Dieu est toujours plus grand que son péché,
que rien ne peut arrêter l’amour de Dieu si l’homme se tourne vers Dieu pour implorer sa miséricorde.
Seul Jésus peut nous débarrasser des sacs poubelles qui empuantissent notre âme et qui nous privent de la vraie joie. Et ce pouvoir est confié à ses prêtres.
Mes plus grandes joies de prêtre : donner le pardon de Dieu, dans la personne même du Christ.
C’est Jésus lui-même qui pardonne à travers mes pauvres paroles humaines.
* Pour découvrir la réalité du corps ressuscité du Seigneur,
il faut ne pas avoir rompu avec la communauté du Christ qui est son Eglise.
Le premier dimanche de Pâques, l’apôtre Thomas était absent. Il boudait.
Les souffrances et la mort du Christ avaient balayé sa foi en Jésus.
C’est le témoignage répété de la première communauté chrétienne qui lui permet, malgré ses doutes,
de vivre cette rencontre bouleversante le dimanche suivant.
Nous aussi, c’est dans l’unique Eglise du Christ et avec l’Eglise que nous pouvons rencontrer le Seigneur ressuscité.
* Thomas voit bien un homme ressuscité, mais il dit : Mon Seigneur et mon Dieu !
Il ne constate pas seulement la réalité physique de la résurrection,
mais, par la foi, il atteint cette vérité plus profonde : Jésus ressuscité est bien Dieu !
Par l’humanité de Jésus, j’entre en communion avec sa divinité.
* La constatation par Thomas du cœur transpercé nous fait entrevoir la miséricorde divine dont elle est le signe. De ce cœur surabondant de tendresse, sainte Faustine Kowalska, religieuse polonaise béatifiée par le pape Jean-Paul II en l’an 2000, vit se libérer deux rayons de lumière qui illuminaient le monde.
Selon ce que Jésus lui-même lui confia, les deux rayons représentent le sang et l’eau.
– Le sang rappelle le sacrifice de la croix et le mystère de l’Eucharistie ;
– l’eau fait penser au baptême et au don de l’Esprit-Saint.
C’est l’image de cette apparition reconnue qui est présente à l’entrée de l’église Ste Thérèse, comme ici à Ste Anne.
A travers le mystère de ce cœur blessé,
le flot de l’amour divin miséricordieux ne cesse de se répandre sur nous pour nous restaurer.
La Bonne Nouvelle de ce dimanche,
c’est que Dieu met une limite au mal qui semble gagner sans cesse dans le monde.
Dieu seul peut poser une limite infranchissable au mal.
Or la source du mal, c’est le péché qui habite le cœur de l’homme.
Dieu peut changer les cœurs. Il peut sauver le monde et le transformer.
La transformation du mal en bien, elle s’est passée dans le Sacré-Cœur de Jésus.
Nous aussi, en ce dimanche, nous sommes invités à prendre le chemin de la miséricorde
et à mettre avec Jésus, une limite au mal.
Nous pouvons collaborer avec le Christ de trois façons :
– en implorant la miséricorde divine, source infaillible d’espérance,
– en prenant notre part d’épreuves pour mettre une limite au mal,
– en exerçant la miséricorde à notre tour par l’ouverture du cœur.
1 Nous pouvons collaborer avec le Christ en implorant la miséricorde divine, source infaillible d’espérance
Dans le monde troublé qui est le nôtre, nous nous tournons vers le Christ ressuscité pour lui dire avec Thomas : Jésus, mon Seigneur et mon Dieu, j’ai confiance en toi, en ta miséricordieuse bonté !
Délivre-nous de tout mal ! Du mal qui est en moi comme du mal qui vient d’en dehors de moi !
Dans la lumière de l’amour miséricordieux du Seigneur, nous savons que nos péchés ne sont qu’une goutte d’eau dans un brasier ardent.
2 Nous pouvons collaborer avec le Christ en prenant notre part d’épreuves pour mettre une limite au mal
La découverte simultanée de notre péché et de la miséricorde nous pousse à nous engager sans réserve pour prendre notre part d’épreuve en vue d’affronter le mal.
Nous sommes appelés à collaborer consciemment et généreusement
pour traduire en actes personnels cette miséricorde qui apaise les esprits et les cœurs.
Nous sommes responsables et solidaires de nos frères.
Nous ne pouvons nous désintéresser des épreuves qui les frappent.
Nous devons nous engager là où Dieu nous a placés.
L’amour du Christ nous brûle et nous pousse vigoureusement au service de nos frères.
3 Nous pouvons collaborer avec le Christ en exerçant la miséricorde à notre tour par l’ouverture du cœur
C’est d’abord la communion des esprits et des cœurs qui est le véritable ciment de la société civile. C’est l’esprit de la première communauté chrétienne telle qu’elle nous a été décrite dans la lecture des Actes des apôtres : La multitude de ceux qui avaient adhéré à la foi avait un seul cœur et une seule âme…on mettait tout en commun.
Ainsi, nous pouvons construire la nouvelle civilisation de l’amour.
Que l’Esprit Saint nous donne à tous en ce dimanche de Pâques d’accueillir la miséricorde divine
et de la partager avec tous ceux que le Christ nous donne à aimer comme des frères !
Jésus, j’ai confiance en Toi !