Le salut, guérison des corps et purification des âmes.
La sacramentalité du salut : il faut se laisser toucher par Jésus pour être sauvé.
La purification du péché dans le sacrement de la pénitence.
Chers frères, l’évangile de ce dimanche est éloquent : Jésus est le Sauveur. Il est venu sauver tous les hommes, et tout dans l’homme. Il sauve l’homme tout entier. Il est venu sauver à la fois les corps et les âmes.Jésus est venu apporter la guérison des corps et la purification des âmes.
Jésus nous sauve du mal : de la lèpre du corps, qui est signe de la lèpre de l’âme, que nous appelons le péché.
La lèpre dans l’A .T. était assimilée à toutes les maladies de peaux déformantes et contagieuses.
Elle excluait de la vie sociale pour éviter la contagion. Le lépreux était le malade par excellence.
Celui dont la guérison était improbable, et la contagion redoutable. Son cas était réglé par la Bible (cf. la première lecture). En Israël, être frappé de lèpre était l’équivalent d’un arrêt de mort. Le malade perdait toute vie sociale et tout statut d’être humain. Il ne pouvait avoir de contact avec personne.
Pire encore, la lèpre était associée au péché : elle était le signe visible hideux du mal causé à l’âme par le péché.
La guérison d’un lépreux est un des signes typiques de la venue du Messie. Cela avait été annoncé par les prophètes. Jésus vient apporter la guérison du corps, le pardon des péchés et le rétablissement des relations sociales.
J’attire votre attention sur la sacramentalité du salut : il faut se laisser toucher par Jésus pour être sauvé.
Comment profiter du salut apporté par Jésus ? L’attitude première du lépreux est exemplaire :
Il tombe à genoux : il exprime par son corps les sentiments profonds de son coeur.
Nous aussi, dans la prière personnelle comme dans la liturgie, nous n’avons pas peur de manifester extérieurement notre amour et notre confiance en Jésus : importance des fleurs, des bougies, de l’encens, de tout ce qui touche nos sens.
Importance de la posture de notre corps qui engage davantage notre âme.
La tenue de notre corps (posture debout, assise, à genoux, prosternée) influe sur notre âme,
et nos sentiments intérieurs transparaissent sur notre corps, notre tenue, notre visage, notre attitude générale.
Si notre état de santé le permet, nous sommes à genoux à la consécration, et debout devant Dieu durant la prière de la Collecte dite par le célébrant au début de la messe en notre nom à tous, ainsi que durant la prière d’Offertoire et la prière après la communion.
Nous restons debout tant que le Seigneur Jésus présent dans l’eucharistie n’est pas retourné dnas la Chapelle.
La qualité de l’âme du lépreux apparaît dans la délicatesse de sa demande :
Si tu le veux, tu peux me purifier ! C’est l’état d’esprit bien compris du Notre Père :
Nous disons à Dieu : que ta volonté soit faite ! avant de lui demander notre pain de chaque jour,
c’est à dire de lui exprimer tous les besoins de notre vie que nous ne pouvons pas satisfaire par nous-mêmes.
Il y a une délicatesse d’âme indispensable pour demander efficacement à Dieu.
Nos prières n’ont pas pour but de faire connaître à Dieu nos besoins,
mais de nous faire découvrir à nous-mêmes ce que Dieu lui-même désire bien plus que nous.
Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : Je le veux, sois purifié !
Pour être sauvé par Jésus, il faut s’approcher de Jésus, mais il faut aussi le laisser nous toucher physiquement ! C’est toute la théologie des sacrements en général et du sacrement de confession en particulier, qui est exprimée ici. Jésus touche et Jésus parle.
Il l’a fait il y a 2.000 ans, et il refait réellement pour nous chaque fois qu’est célébré un des sept sacrements. Dans tous les sacrements, il y a des gestes et des paroles.
Dans la plupart des sacrements, c’est l’évêque, le prêtre ou le diacre qui accomplit les gestes et qui prononce les paroles.
A travers le ministre ordonné – évêque, prêtre ou diacre, – c’est Jésus lui-même qui parle et qui agit.
Nous ne sommes pas défavorisés par rapport au lépreux qui a pu approcher Jésus.
Dans la liturgie, nous approchons de Jésus aussi réellement et efficacement que le lépreux.
N’ayons jamais peur de prendre les moyens très concrets et tangibles que Jésus nous offre par la liturgie de son Eglise, par les sacrements en particulier.
La purification des péchés qui est une guérison de l’âme se vit dans le sacrement de la pénitence, ou du pardon ou de la miséricorde : nous en parlerons une autre fois.