Au début d’une nouvelle année liturgique, d’une nouvelle année vécue avec le Seigneur Jésus, nous veillons pour son retour définitif, en attendant et désirant sa venue quotidienne.

St Paul vient de nous rappeler dans la 1ère aux Corinthiens le programme de Dieu le Père pour nous. Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur.

Voilà ce que Dieu veut réaliser avec nous, pour nous, en nous, au cours de cette nouvelle année liturgique. Parce que les hommes se lassent, se fatiguent, s’usent, Dieu prend l’initiative de nous renouveler chaque année par la pédagogie du temps de l’Avent.

Avent avec un E en non un a ! Avent, raccourci de avènement, venue. Jésus nous prépare à sa venue définitive en nous faisant célébrer sa venue historique du passé et en nous exerçant à le reconnaitre dans toutes ses venues quotidiennes, si discrètes quand on n’est pas habitué, mais si réelles.

Il est venu, il vient, il reviendra :

· Il est venu historiquement il y a 2.000 ans en chair et en os, lui, le Dieu fait homme. Après nous avoir confié de poursuivre sa présence et son œuvre d’amour dans le monde,

· il reviendra dans la gloire à l’improviste.

· En attendant, il nous demande de veiller, de rester attentif jour après jour à mettre en œuvre la responsabilité magnifique qu’il nous confie.

Commençons par admirer la confiance apparemment folle qu’il nous fait : En quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et demandé au portier de veiller. Dieu, le Christ, nous a confié une mission : il nous donne ses pouvoirs sur sa maison, cad sur la communauté des croyants, l’Eglise, qu’il a fondée.

Nous sommes responsables du salut de nos frères. Il rendront compte à Dieu de leur réponse libre à la proposition d’amour de Dieu, mais c’est à nous que Jésus confie de le leur annoncer !

Il a fixé à chacun son travail : nous avons chacun notre mission particulière, notre rôle à jouer pour le salut et la beauté du monde. Il nous revient de trouver notre vocation propre.

Ma vie est la plus belle, parce que c’est la mienne, parce que Jésus m’a attribué cette vocation-là, cette place-là dans la construction de son royaume. Il l’a fait avec amour, sagesse et même tendresse. Emerveillons-nous toujours de la confiance que Dieu nous accorde. Et si le monde, notre monde, semble s’effondrer, remercions le Seigneur Jésus qui nous a estimés dignes d’y tenir visiblement sa présence.

Dieu ne se moque pas de nous : s’il nous donne une mission, il ne peut jamais nous en refuser les moyens. Forts de cette conviction, persévérons dans la demande humble et quotidienne de notre pain, c’est à dire de tout ce qu’il nous faut humainement et spirituellement pour remplir notre participation consciente et généreuse à son œuvre magnifique. Il nous donne tout pouvoir : Dieu ne triche pas avec nous, il nous prend au sérieux. Un des maître-mots de la foi chrétienne, c’est la délégation et la participation.

Il nous faut prendre la mesure de cette affirmation : Dieu nous donne tous ses pouvoirs ! Je traduis : il suffit de lui demander, mais pas n’importe comment.

On ne dicte jamais à Dieu sa conduite, on le respecte dans sa liberté de réponse, il est assez grand pour savoir ce qu’il a à faire, et surtout quand et comment le faire. Mais il attend sans cesse que nous lui exposions nos besoins en toute confiance, comme un petit enfant devant son père ou sa mère. Une chose est sûre, nous ne savons ni le jour ni l’heure de son retour, mais sa venue définitive est la chose la plus certaine.

Et le Seigneur ne veut pas nous trouver endormis. Quel est ce sommeil de l’âme qui nous menace ? Ce sommeil, c’est celui du péché qui anesthésie notre âme. Alors comment veiller ? Par la ferveur du désir ! En fait, c’est même lui qui nous donne l’envie de le rechercher :

– Isaïe s’exclame : Dieu fais-nous revenir ! … Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes : nous sommes tous l’ouvrage de ta main. Ah ! Si tu descendais, les montagnes seraient ébranlées devant ta face. Voici que tu es descendu : Nul œil n’a jamais vu un autre dieu que toi agir ainsi pour celui qui l’attend. …. Tu viens rencontrer celui qui pratique avec joie la justice. Isaïe exprime le cri de l’homme : Ah ! Si tu descendais … Et aussitôt, Isaïe prophétise : tu es descendu ! Pour préparer la venue du Seigneur, il nous faut brûler de désir.

– Et Saint Paul dans la 2ème lecture s’adresse à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ. Un chrétien est un homme de désir, un homme de grands désirs. St Paul ajoute : En Jésus son Fils, Dieu le Père nous donne toute sa grâce. …C’est lui Jésus qui vous fera tenir fermement jusqu’au bout, et vous serez sans reproche au jour de notre Seigneur Jésus Christ. Car Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur. Nous avons vraiment besoin de son aide pour rester éveillés, pour ne pas nous endormir dans la routine de la vie, mais pour persévérer à nous passionner pour ce qui lui plait, pour accomplir ce qui est juste et bon à ses yeux.

Nous sommes faits pour rester unis jour après jour au Christ, connaissant sa volonté, la mettant en application, coopérant dans la joie, en connaissance de cause. Cela suppose de poser souvent à Jésus la question : Qu’est-ce que tu en penses ? Qu’est-ce que tu ferais à ma place ? Qu’est-ce que tu attends de ma part ?

Et alors, Jésus qui trouve enfin en nous des amis qui le comprennent, se plaira infiniment à nous partager son regard et son coeur. Y a-t-il rien de plus beau que cela ? Avoir le même regard et les mêmes sentiments que Jésus ! 

Et nous serons sûrs qu’aucun don de grâce ne nous manque !

Puisque Dieu le Père nous appelle à vivre en communion avec son Fils Jésus, il nous comblera de ses dons dès que nous aurons pris sa proposition au sérieux. Il nous faut donc demander au Père de nous faire partager la vie de son Fils. Et c’est possible ! C’est possible jour après jour, heure après heure.

Un truc pour cet Avent : demandez à votre ange gardien de vous faire penser à Jésus à chaque changement d’activité