Le mystère profond du Cœur de Dieu, qui est à la fois Père et Mère,
se déploie dans le mystère de l’Eglise, et tout spécialement dans le mystère du sacerdoce.
Qu’est-ce qu’il prennent les prêtres aujourd’hui dans les lectures de la messe !
Et c’est mérité pour les mauvais prêtres qui portent un contre-témoignage d’autant plus scandaleux qu’ils sont justement appelés par Dieu à rendre visible pour les hommes sa bonté et son salut plein de miséricorde.
Je vous invite à contempler ce dimanche le mystère profond du Cœur de Dieu qui est à la fois Père et Mère, à contempler son déploiement dans le mystère de l’Eglise, et tout spécialement dans le mystère du sacerdoce.
- A) Dans le Seigneur Jésus nous est manifesté le Cœur de Dieu, Père et mère.
A1 dans l’A.T. : les deux termes sont souvent employés
L1 : Malachie :N’avons-nous pas tous un seul Père ? N’est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés ?
Ailleurs dans l’Ecriture, Dieu prend aussi souvent l’image de la mère :
« Éphraïm est-il donc pour moi un fils si cher, un enfant tellement préféré, pour qu’après chacune de mes menaces je doive toujours penser à lui, et que mes entrailles s’émeuvent pour lui, que pour lui déborde ma tendresse ? (Jérémie 31,20) » Entrailles (utérus) de miséricorde :
«Une femme oublie-t-elle l’enfant qu’elle nourrit, cesse-t-elle chérir le fruit de ses entrailles ? Même s’il s’en trouvait une pour l’oublier, moi je ne t’oublierai jamais». (Isaïe 19,15).
A2 * Evangile de ce jour : Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. J’entends certains fondamentalistes chrétiens qui arrachent une phrase de son contexte et qui veulent l’appliquer avec la rigueur idéologique des khmers rouges.
Or cette phrase apparemment clivante, à l’emporte-pièce, n’a pas pour but de nous interdire d’appeler nos parents papa et maman, ou notre curé ‘mon Père’, mais de casser toutes les prétentions des empereurs et des despotes de l’époque qui se faisaient appeler injustement Père de la patrie !
- Jésus appelle ses disciples : Mes petits enfants … au moment de la Passion : Jean 13, 33 : juste après le Lavement des pieds : Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous.
- Jean 21, 5 : lors de la pêche miraculeuse après la résurrection :
Les enfants, vous n’avez rien à manger ?
Si Jésus parle comme un Père à ses apôtres qu’il aime tant, pourquoi vouloir interdire d’appeler “Père” les évêques et les prêtres qu’il a appelés à le rendre visible aujourd’hui au milieu de ses frères ?
Faut-il que les enfants cessent d’appeler leurs parents papa et maman ?
Faut-il que les enfants cessent d’appeler leur professeur maître ou maitresse ? Non bien sûr !
Et depuis 2.000 ans, les chrétiens ne s’y sont pas trompés.
A3 Saint Paul use indifféremment des deux expressions. Il dit aux chrétiens des commaunautés qu’il a fondées : je suis le seul à vous avoir engendrés dans la foi, et il dit ailleurs : Frères, nous avons été pleins de douceurs avec vous, comme une mère qui entoure de soins ses nourrissons ….
A4 Contre l’écriture inclusive et toutes les sottises des nouveaux nazis de la pensée,
quand les chrétiens appellent Dieu Père,
ils englobent bien sûr toute la richesse de coeur d’un papa et d’une maman.
Nous avons donc bien raison d’appeler nos parents papa et maman,
et chacun de ces deux mots magnifiques est une participation au coeur de Dieu.
Vitrail de Gourin : la paternité et la maternité sont sur terre, bien que limités, deux reflets différents et complémentaires de l’unique amour divin.
- B) Le mystère de l’Eglise, Mère et Maitresse, Mater et Magistra
pleine de douceur et de bonté vis-à-vis des hommes au nom de Dieu.
Jésus veut continuer son oeuvre et étendre la présence paternelle et maternelle de Dieu à tous les hommes.
Et il le réalise par son Eglise qui est Jésus répandu et communiqué aujourd’hui.
- C) Le mystère de la participation de la paternité divine dans le sacerdoce
C1 N’hésitez pas à demander à vos prêtres ce pourquoi ils sont faits :
vous aider dans votre relation avec Dieu, vous transmettre la vie et l’amour paternel de Dieu.
Sans les prêtres, les hommes seraient orphelins spirituellement.
Et un prêtre ne s’use que si l’on ne s’en sert pas.
Comment se comporter vis-à-vis d’un prêtre si on le trouve mauvais ?
Tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le.
mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas.
Surtout, ^passez plus de temps à prier pour les prêtres qu’à dire du mal d’eaux !
C2 C’est une responsabilité très lourde que de répondre à l’appel de Dieu pour être prêtre.
Nous aurons des comptes très stricts à rendre à Dieu.
A qui il a été beaucoup donné, il sera demandé davantage.
Si nous détournons les dons de Dieu à notre profit,
si nous faisons obstacle à la vie de Dieu chez nos paroissiens, Dieu a des paroles très dures envers les mauvais pasteurs. Priez donc pour vos prêtres, pour que nous ne soyons pas des ‘tuyaux bouchés’.
* Prions pour les vocations : Dieu appelle sans cesse des hommes à tout quitter pour le suivre, au point de Le rendre présent au milieu de leurs frères.
Etre prêtre, c’est d’abord un appel de Dieu. On ne s’arroge pas une telle vocation.
Dieu est toujours à l’oeuvre, toujours en train d’appeler.
Il faut que dans nos familles,
on sache discerner quand Dieu appelle un garçon ou une fille à lui consacrer toute sa vie.
Vivre en bon chrétien est une condition importante préalable,
mais cela n’est pas en soi signe de vocation.
Avoir une amitié très délicate pour le Christ,
et vouloir que tous les hommes le connaissent et l’aiment,
avoir le coeur qui se serre de constater tant d’hommes autour de nous qui sont comme des brebis sans berger,
cela est un signe qui mérite d’être approfondi et réfléchi auprès de quelqu’un de bon conseil, … même si on est encore loin de la perfection.