* L’Église est un mystère de communion missionnaire, mais cette communion n’est pas seulement affective ou éthérée, elle implique nécessairement une participation réelle : non seulement la hiérarchie, mais tout le Peuple de Dieu, de différentes manières et à différents niveaux, peut faire entendre sa voix et se sentir partie prenante du cheminement de l’Église. En ce sens, nous pouvons dire que la synodalité, en tant que style et dynamisme, est une dimension essentielle de la vie de l’Église. Saint Jean-Paul II a dit de très belles choses sur ce point dans Novo millennio ineunte.
* Lorsque saint Jean-Paul II a enseigné qu’il faut affirmer de façon définitive qu’il est impossible de conférer l’ordination sacerdotale aux femmes, il n’a en aucun cas dénigré les femmes et conféré le pouvoir suprême aux hommes. Saint Jean-Paul II a également affirmé d’autres choses. Par exemple, que lorsque nous parlons de pouvoir sacerdotal, «Nous sommes dans le concept de la fonction, non de la dignité et de la sainteté». (St Jean-Paul II, Christifideles Laici, 51). Ce sont des mots que nous n’avons pas suffisamment accueillis. Il a aussi clairement affirmé que, bien que seul le prêtre préside l’Eucharistie, les tâches «ne donnent pas lieu à la supériorité de certains sur d’autres» (St Jean Paul II, Christifideles laici, note 190). Il a également affirmé que si la fonction sacerdotale est hiérarchique, elle ne doit pas être comprise comme une forme de domination, mais comme totalement ordonnée à la sainteté des membres du Christ (St Jean Paul II, Mulieris dignitatem, 27). Si l’on ne comprend pas cela, et si l’on ne tire pas les conséquences pratiques de ces distinctions, il sera difficile d’accepter que le sacerdoce soit réservé aux seuls hommes et l’on ne pourra pas reconnaître les droits des femmes ni la nécessité pour elles de participer, de diverses manières, à la conduite de l’Église.
Pape François (Réponse aux dubia de cardinaux, 2 octobre 2023)