Année A – 22ème Dimanche du Temps Ordinaire – Année 2023

Le sens de la Croix : le combat de l’amour

Il faut bien le reconnaitre : 

au sein du peuple chrétien en France, nous avons perdu en partie le sens de la Croix.

La Parole du Christ ce dimanche vient nous redire des choses fondamentales.

 

Le noyau de la foi chrétienne, c’est le mystère de Pâques, 

  avec ses deux faces de passion et de résurrection.

Il ne s’agit pas seulement du sommet de la vie du Christ seul, 

mais Dieu veut tous nous associer à ce mystère

Nous ne pouvons pas rester en retrait, ou observer de loin, de façon neutre.

L’amour du Christ nous pousse à y prendre notre part.

 

Tout repose sur notre amour du Christ, sur la réalité de notre amitié avec Lui.

Face au monde profondément blessé par le mal du péché, 

Dieu est venu prendre le problème à bras-le-corps en se faisant un homme comme nous, 

et en affrontant le mal de plein fouet.

 

Être chrétien, c’est ne pas se détourner de cette question fondamentale du scandale du mal : 

face au mal, il faut réagir !   Puisque le mal doit être détruit, 

il faut que quelqu’un vainque le mal par un surcroît de bien et d’amour.

 

Seul le feu de l’amour peut détruire le mal au point que même le souvenir du mal commis ou subi devienne un motif d’action de grâce pour le pardon reçu ou accordé.

Cela, le Christ l’a réalisé une fois pour toutes en brûlant tous les péchés du monde 

  dans le brasier d’amour de son cœur crucifié.

 

Mais il nous demande clairement ce dimanche de prendre notre part 

  pour affronter le mal et l’engloutir dans l’amour. C’est cela, porter notre croix !

 

Il ne s’agit pas seulement de porter avec patience les épreuves quotidiennes,

mais de porter avec foi et responsabilité cette part de fatigue et de souffrance inévitable que comporte la lutte contre le Mal. 

Il ne s’agit en aucun cas de vouloir détruire ceux qui font du mal, 

mais d’être prêt même à supporter un mal injuste 

sans jamais nous départir d’une volonté radicalement bienveillante 

pour les personnes qui commettent le mal.

Tant de monde est prêt a priori à s’engager dans le bien, 

  mais très peu persévèrent dès qu’il faut en payer le prix de la croix.

Oui, le bon esprit finit toujours par vaincre le mauvais, mais cela a un coût !

 

Vous pourriez me faire l’objection que Jésus sur la Croix a déjà tout payé !

C’est vrai, mais il est vrai aussi qu’Il ne nous prend pas pour des gamins, 

il nous prend au sérieux, il nous fait le très grand honneur de nous établir comme ses frères, 

appelés à collaborer chacun à notre place à sa victoire totale sur le mal 

  pour accomplir ainsi la volonté du Père.

Le Seigneur Jésus est le seul Rédempteur, le seul Sauveur infini, 

et il nous demande d’accepter d’être avec Lui des co-rédempteurs finis.

Jésus se cherche inlassablement des amis qui le comprennent, 

  qui partagent ses joies et ses peines.

Serons nous ses vrais amis qui ne L’abandonnent pas dans les épreuves ?

 

Cette année pastorale qui commence,

nous vivrons avec Jésus ses joies et ses peines ici à Ste Thérèse.

Sous les apparences ordinaires de la vie courante, Jésus nous associera à ses épreuves, 

mais aussi à ses joies immenses devant les progrès de tant de nos frères et soeurs 

que nous aiderons à surmonter le mal par l’amour.

 

Nous pourrons compter sur la présence réelle et l’aide tangible de Jésus.

Jésus mettra son amour en nous !

En toute chose, nous serons motivés par l’amour : c’est ce qu’a vécu le prophète Jérémie.

Seigneur, Tu m’as séduit, et j’ai été séduit. Tu m’as saisi et Tu as réussi.

Même si la volonté de Dieu lui coûte, il persévère et ne peut s’empêcher 

d’annoncer la parole très difficile à entendre pour ses concitoyens, 

que le Seigneur lui a demandé de proclamer.  

C’est comme un feu en lui ! C’est le feu de l’amour ! 

Dieu veut toucher notre cœur, 

et lorsqu’il l’a fait, plus rien ne peut nous empêcher d’accomplir sa volonté.

 

St Paul vient de nous dire :  Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez vous en renouvelant votre façon de penser pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait.

 

Avec saint Paul, en ce début d’année, 

je vous invite à rechercher vraiment ce que Jésus vous invite à vivre avec Lui, 

parce qu’Il l’a choisi pour vous avec tendresse !