Suite du Discours du Pain de Vie en Jean 6 : l’origine divine du Christ

Il y a 15 jours, lors de la cérémonie d’ouverture des JO, nous avons eu droit à un blasphème en mondovision contre l’Eucharistie. Notre réaction ne consiste ni à prendre les armes, ni à nous laisser marcher dessus, mais à devenir des saints en approfondissant le mystère de la messe,
en vivant et en répandant le vrai culte et l’amour de l’Eucharistie.

Pour nous aider à entrer dans ce mystère, nous avons l’aide de notre grand frère, le prophète Elie.
Pour comprendre le contexte, Elie est le seul prophète du vrai Dieu en Israël,
au moment où le peuple a été corrompu par l’exemple du roi qui a introduit les cultes monstrueux de Baal et d’Astarté et les sacrifices humains qui vont avec.
Elie a annoncé de la part de Dieu la sécheresse implacable qui sévit en conséquence des sacrifices humains. AU terme de ces années de sécheresse, juste avant d’annoncer le retour de la pluie,
Elie a éliminé radicalement les idoles.
Inspiré par Dieu, Elie a lancé un défi radical aux 400 prophètes de Baal et aux 450 d’Astarté.
Il a fait convoquer tout le peuple d’Israël pour l’amener à choisir entre Dieu et les idoles sataniques.
Elie a confondu de façon éclatante les faux prophètes satanistes, qui ont été éliminés
et le peuple a reconnu qui était le vrai Dieu..
Elie vient de réaliser une victoire éclatante sur les idoles sataniques.

Mais juste après cette victoire éclatante de Dieu sur les idoles, ça tourne très mal pour Elie :
la reine Jézabel qui s’appuyait sur les prophètes de Baal et d’Astarté est folle de rage contre Elie
et a juré de ne pas s’accorder de repos tant qu’elle ne se serait pas vengée d’Elie.
Toute la police du Royaume est aux trousses d’Elie.
Il ne lui reste plus qu’une seule solution : fuir au désert pour s’y cacher.
Après une journée de marche en pleine canicule, totalement seul face à tout un pays qui lui est hostile, Elie se pose à l’abri d’un buisson et demande à Dieu la mort :
ce n’est pas une révolte contre Dieu, mais l’expression d’une lassitude extrême.
Elie s’endort sous le buisson et commence un premier somne.
Et Dieu va répondre à sa manière à la prière d’Elie : l’ange de Yahweh, pour ne pas dire Dieu lui-même, réveille Elie et lui fait découvrir à son chevet, c’est à dire à portée de main,
une cruche d’eau fraiche et du pain, à manger et à boire.
Dieu manifeste sa présence amoureuse pour Elie
en lui donnant une nourriture et une boisson pour refaire ses forces.
Elie se rendort pour un deuxième somne, et plus tard, l’ange de Yahweh le réveille une deuxième fois pour manger et boire, pour qu’il reprenne des forces afin d emarcher 40 jours et 40 nuits jusqu’au mont Horeb, la montagne de Dieu. Le but, c’est la rencontre face à face avec Dieu, dans la vie éternelle.
Dieu connait l’épuisement d’Elie. Dieu tient parfaitement compte de nos faiblesses et de nos difficultés pour faire du bien. Dieu est délicat et attentionné.
Il nous donne toute l’aide et la force nécessaire pour accomplir notre vocation.

Tout cela nous donne un avant-goût de l’Eucharistie : ce n’est pas d’abord la récompense des forts, c’est le pain nécessaire à nous tous qui sommes faibles sur la route de la vie, face aux épreuves et aux difficultés. La messe, la communion régulière, c’est vraiment la nourriture donnée par Dieu qui nous permet d’avancer dans la vie sans nous effondrer, jusqu’au delà de la mort à la résurrection finale.

Fort de l’exemple de la pédagogie de Dieu envers Elie, entrons dans l’évangile du jour :
Nous sommes en train de lire le chapitre 6 de l’évangile de saint Jean sur plusieurs dimanches.

Pour accueillir le mystère de l’Eucharistie, il faut accepter l’origine divine du Christ.
La foi en l’Eucharistie est absolument inséparable de la foi en la divinité du Christ.
C’est ce point délicat sur lequel Jésus insiste dans cette deuxième partie de son discours
à la synagogue de Capharnaüm au lendemain de la première multiplication des pains.

A la fin du passage que nous écoutions dimanche dernier,
Jésus déclarait qu’il était lui-même en personne le vrai pain qui descend du ciel.
Et là, les juifs bloquent : Comment peut-il être d’origine divine, alors que nous connaissons son père et sa mère ? En fait, ils ne savent pas que Joseph est seulement son père adoptif,
qui a reçu la très noble charge d’éduquer humainement le fils de Dieu le Père lui-même.
Jésus est toujours très fier de son humanité réelle et complète.
Tout au long de l’évangile, il aime se désigner lui-même en disant “le fils de l’homme”.
Il est fier et il se complait à être un homme à part entière comme nous.
Mais maintenant, il veut nous faire aller plus loin dans la connaissance de son mystère
en nous révélant qu’il a été envoyé par le Père,
qu’il est le seul à avoir vu le Père et à pouvoir nous en parler.
C’est la pierre de touche de la foi chrétienne :
si quelqu’un ne croit pas en la divinité de Jésus,
alors il ne peut pas se revendiquer comme chrétien.

* Les musulmans tiennent Jésus pour un grand prophète,
mais ils considèrent l’affirmation de sa divinité de notre part pour un blasphème,
une offense faite à l’unicité de Dieu,
parce qu’ils ne croient pas à ce que Jésus nous dit de la part du Père.
Ils ne veulent pas accueillir le grand mystère de la Trinité au nom d’une vison limitée
de la grandeur de Dieu. Les musulmans ne sont pas des chrétiens.
* Les témoins de Jéhovah disent grand bien de Jésus, envoyé du Père,
mais ils refusent absolument qu’il soit une personne divine.
Les témoins de Jéhovah ne sont pas des chrétiens.
* Dans les deux cas, il y a un refus de ce que Jésus lui-même nous dit,
au nom de ce qui est acceptable pour la raison humaine.
Mais si on y refléchit un tout petit peu, c’est un refus de Dieu lui-même.
Qui sommes-nous pour vouloir limiter la grandeur de Dieu en lui interdisant cette folie d’amour
qui le pousse à s’abaisser en se faisant vraiment un homme comme nous ?

Ce dimanche, nous sommes ici, non par le fruit de nos efforts seulement humains,
mais d’abord parce que le Père nous attire vers son Fils Jésus.
C’est Dieu lui-même qui nous instruit : le Saint Esprit de Dieu nous a marqués de son sceau, nous a dit saint Paul.
En entendant le Père, en recevant son enseignement au fond de nos âmes,
nous venons au Christ, nous nous approchons de Jésus
et nous l’accueillons tel que Dieu lui-même veut nous le révéler.
Nous accordons du crédit à la Parole de Dieu. Nous mettons notre foi en Lui.
Nous respectons Dieu pour ce qu’Il est, nous le prenons au sérieux, nous l’adorons.

Dans l’acte de foi, nous disons : Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que tu nous as révélées et que tu nous enseignes par ton Eglise, parce que tu ne peux ni te tromper, ni nous tromper.
L’Eucharistie exige un tel acte de foi de notre part.
Nous y croyons parce que Jésus nous l’a dit, parce qu’Il nous l’a révélé de la part de son Père.
Alors Oui, Jésus peut nous dire :
Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui croit a la vie éternelle.
Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement.
Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde.
Dimanche prochain, nous approfondirons la réalité de sa chair donnée en nourriture,
nous comprendrons le sens profond de la communion. Mais déjà, nous vivons cette messe comme une rencontre réelle et l’accueil en vérité du Fils de Dieu fait homme. Amen.