Après le blasphème en mondovision contre l’Eucharistie lors de la cérémonie d’ouverture des JO,
notre réaction ne consiste ni à prendre les armes, ni à nous laisser marcher dessus,
mais à devenir des saints en vivant et en répandant le vrai culte et l’amour de l’Eucharistie.
Comme toujours, pour entrer dans la foi, il faut désirer partager la pensée et l’amour de Dieu.
Qu’est ce que Dieu a dans le coeur lorsqu’il décide de nous donner le saint Sacrement ? Dieu veut vivre en nous ! Rien de moins.
Dieu veut nous partager ce qu’il est, ce qu’il vit, ce qu’il pense, ce qu’il ressent, ce qu’il désire, ce qu’il aime ! En avez-nous envie ?
Cela nous dépasse, cela dépasse toute imagination humaine,
mais Dieu attend que nous voulions librement accueillir son cadeau.
Il nous a créé semblable à Lui pour que nous lui donnions une réponse libre,
une réponse qui a de la valeur, une réponse qui n’est pas autre chose que l’amour.
“Laissez-vous renouveler par la transformation spirituelle de votre pensée. Revêtez-vous de l’homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conformes à la vérité.” nous a dit saint Paul.
L’homme nouveau, c’est le Christ.
Il s’agit de Lui ressembler de plus en plus, au point que ce soit Lui qui vive en nous.
Le but de l’Eucharistie, c’est notre union intime avec Dieu, notre divinisation.
Oui, cet amour de la Trinité pour chacun de nous est incompréhensible, et pourtant, c’est une réalité.
Ne passons pas à côté !
L’Eucharistie est la réponse complète, et bien au-delà, à toutes les attentes de notre coeur.
Dans le discours du Pain de vie à la synagogue de Capharnaüm au lendemain de la 1ere multiplication des pains, Jésus reprend tout ce qui emplit nos coeurs pour l’illuminer, le purifier et le redresser.
Les gens sont désorientés par ce qui leur échappe : quand, et surtout comment, Jésus a-t-il fait pour traverser cette nuit le lac de Galilée au milieu de la tempête sans prendre la barque des apôtres ?
Jésus ne répond pas à cette question qui porte sur l’accessoire, le secondaire,
mais il interroge et cherche à redresser les motivations profondes :
“ Vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau.”
A nous aussi ce matin, Jésus ne reproche pas nos soucis matériels, financiers, humains,
mais il nous invite à élever nos coeurs, en mettant à la premère place le souci des choses de Dieu.
Et il nous donne une première indication sur son intention à Lui :
Il nous propose une nourriture supérieure, spirituelle que Lui seul peut donner.
Et il se définit tout de suite pleinement comme un homme, mais aussi dans sa relation unique et spécifique comme Fils du Père, marqué de son sceau, cad d’une ressemblance totale à son Père.
Jésus cherche à nous faire passer de la recherche constante de la satisfaction de nos besoins concrets, à la recherche de sa personne à Lui.
La deuxième question des juifs est aussi la nôtre 2.000 ans après :
“Que devons-nous faire pour travailler aux oeuvres de Dieu ?”
Et Jésus redresse encore nos désirs et nos attentes en nous faisant passer de l’hyperactivisme des oeuvres pour Dieu à la collaboration paisible à l’oeuvre de Dieu :
“L’oeuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé.”
Ce n’est pas nous qui avons l’initiative de faire du bien, et qui en quelque sorte imposons notre plan à Dieu, mais c’est Lui qui réalise son oeuvre en nous lorsque nous croyons.
Il ne s’agt pas d’abord de faire, il s’agit de croire en Jésus, cad de l’accueillir, de le comprendre, de l’aimer en partageant sa vision des choses et sa volonté, concrètement en l’aimant.
La troisième question de sjuifs est encore la nôtre aujourd’hui :
“Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir et te croire ? Quelle oeuvre vas-tu faire ? Au désert, nos pères ont mangé la manne; comme dit l’Ecriture : Il leur a donné à mager le pain venu du ciel.”
Nous réclamons sans cesse à Dieu des signes tangibles, des garanties concrètes.
Hier, ils ont bien vu la multiplication des pains qui dépasse toute attente humaine, mais ils ne sont pas encore satisfaits.
En fait, nous voulons imposer à Dieu les signes qu’il doit faire, nous voulons lui dicter sa conduite.
Nous le sommons de reproduire ce qu’il a déjà fait, et nous ne le respectons pas :
nous ne lui laissons pas le droit d’être lui-même,
nous ne lui concédons pas le droit de nous surprendre en faisant du neuf,
en accomplissant ce que nous n’aurions même pas pu imaginer.
Patiemment, Jésus reprend son enseignement pour redresser et éclairer nos intelligences comme celles des juifs : Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. »
Eux comme nous se raccrochent au passé, et Jésus parle au présent.
Nous pensons à tort que les signes de Dieu étaient peut-être possibles pour quelques âmes d’élite du passé, et nous ne prenons pas Dieu au sérieux, quand il nous dit que c’est pour nous ce matin !
« Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. »
Le pain de Dieu, c’est lui Jésus, c’est sa personne vivante tout entière, à la fois divine et humaine.
Il s’agit de nous nourrir de Jésus, de l’assimiler,
ou plutôt de nous laisser assimiler, de nous laisser transformer en Lui.
Croire en Jésus, c’est Le laisser d’abord transformer notre mentalité, notre coeur,
notre regard profond sur les personnes, sur les réalités qui nous entourent,
sur le sens profond des évènements que nous traversons,
et qui sont tous permis ou guidés par Dieu pour nous permettre d’atteindre la vie éternelle.
Avez-vous faim, avons-nous faim de ce que Jésus est en train de nous proposer ?
Avons-nous faim de Jésus lui-même ?
Où sommes-nous englués par les questions d’argent, de vaccination,
ou même de choses carrément futiles et vaines ?
Ailleurs dans l’évangile, Jésus dit :
“Cherchez le Royaume de Dieu, et tout le reste vous sera donné par surcroît.”
Oui, Jésus entends bien nos besoins concrets,
et il n’a pas hésité la veille à donner de la nourriture matérielle autant qu’ils en voulaient,
mais maintenant, il veut nous proposer autre chose de bien plus important,
et parce que nous n’en n’avons pas idée, nous risquons de passer à côté d’un trésor inouï !
Parfois, en repensant à toutes nos distractions à la messe,
à nos inattentions à la réalité de la Présence du Christ,
nous pouvons rougir de honte à l’avance, avant le Jugement Dernier,
où seront mises en lumière devant toute l’humanité rassemblée
toutes les occasions fabuleuses qu’il aura mises à notre disposition
et dont nous aurons fait si peu de cas.
Au Jugement Dernier, Jésus ne dira pas un mot,
mais il mettra en évidence à quel point il nous a aimés,
à quelle condescendance il s’est abaissé.
Pour ceux qui auront fait l’effort d’y croire, de prendre Dieu au sérieux,
ce sera au contraire une source infinie de joie, une action de grâce océanique.
Puissions-nous tous au cours de cette messe reproduire le dialogue de l’évangile avec Jésus :
– « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »
– « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. »