Les compatriotes de Jésus à Nazareth reconnaissent la sagesse de Jésus, ont entendu parler des signes miraculeux accomplis par Jésus, mais ils ne peuvent accepter intellectuellement que cela soit l’œuvre de leur ancien voisin et camarade de classe !
C’est parce qu’ils croyaient le connaître qu’ils n’acceptent pas sa dimension divine si surprenante et déconcertante.
Le comportement des habitants de Nazareth nous menace tous :
Il s’agit de passer d’une connaissance purement humaine et naturelle de Jésus à une connaissance divine, offerte par Dieu, mais qui dépasse notre raisonnement humain limité.
Le blocage, c’est l’orgueil de l’intelligence.
Nous croyons savoir, et lorsque l’évidence contredit nos préjugés, nous nous obstinons dans le déni :
Non, ce n’est pas possible, Dieu ne peut pas être présent dans ma réalité quotidienne.
Nous interdisons à Dieu de s’occuper de nous au point de venir perdre son temps à partager notre vie quotidienne.
Nous interdisons à Dieu d’être Dieu au nom de notre perception très limitée de ce qu’est Dieu.
Notre orgueil profond se concrétise quand :
Refuser de prendre Dieu au sérieux.
Refuser de prendre Dieu pour ce qu’Il est.
Refuser de laisser à Dieu le droit d’être Dieu et d’être aussi bon avec nous qu’il en a envie.
Refuser d’accueillir les irruptions toujours déconcertantes de Dieu dans notre vie concrète.
Refuser de croire que nous sommes appelés à la sainteté,
et que Dieu, dans sa Providence, peut se servir absolument de tout pour nous faire progresser,
même du mal, même de notre propre péché.
Et cela étonne Jésus, au sens de le blesser profondément, de le décevoir dans son désir le plus cher :
nous dévoiler l’amour fou de son Père pour chacun de nous en particulier, et pour l’humanité tout entière.
Jésus est étonné, parce qu’il est infiniment simple et droit,
et qu’il a du mal humainement face à des gens qui se ferment devant l’évidence.
C’est une question de fond de toute vie chrétienne : allons-nous passer à côté des merveilles de Dieu parce qu’elles dépassent tout ce que nous pouvions imaginer ?
Ou bien allons-nous nous laisser faire ? Nous laisser toucher par ce qui est si grand, si beau, si délicat ?
D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ?
Je traduis en 2024 à Laval : Dieu vient-il vraiment à Ste Thérèse ce matin ?
Est-il vraiment en train de s’adresser à moi à travers cette liturgie ?
Puis-je vraiment l’intéresser à ce point,
pour qu’il prenne la peine de chercher à toucher mon coeur ce matin ?
C’est toute la différence entre un vrai chrétien et un chrétien sociologique.
Je suis chrétien quand je prends Dieu au sérieux, quand je lui laisse le droit de me surprendre constamment en me faisant passer par des événements, heureux comme malheureux, que je n’aurai jamais imaginés.
Dieu a tous les droits sur ma vie, parce qu’Il est Dieu.
Concrètement, qu’est-ce que cela doit changer ?
Cette semaine, je vais être à l’affût de tous les modes de passage de Jésus dans ma vie.
Le but du jeu tous les soirs, c’est de commenter la partie de cache-cache avec Dieu qui est un champion du déguisement, mais qui aime tant quand on le reconnaît malgré son déguisement !
Oui Jésus, je t’ai vu aujourd’hui :
c’était toi qui me souriais à travers telle personne,
c’était toi qui sollicitais ma compassion quand j’ai rencontré telle personne souffrante,
c’était encore toi qui provoquais mon émerveillement devant la beauté de la nature,
et la grandeur de ton intelligence créatrice dévoilée de plus en plus profondément par la science,
et c’était toujours toi qui travaillais cette âme que j’ai croisée, qui se débattait contre le péché,
et que tu attirais par ta grâce.
Oui, Dieu est là ! Et nous le blessons profondément quand nous ne voulons pas le reconnaître, parce que c’est trop simple, trop proche de nous !
Et là, il ne pouvait accomplir aucun miracle.
Notre manque de foi stérilise la grâce, empêche le rayonnement de Dieu, fait obstacle à l’avancement de son Royaume.
Mais Dieu ne se laisse jamais vaincre ni arrêter dans son projet. Il va dans d’autres villages voisins pour enseigner. Les cadeaux divins que nous avons méprisés ou ignorés serviront à d’autres. Dieu ne perd jamais rien.
C’est le côté dramatique de l’Evangile :
accepter la Bonne Nouvelle de Dieu dans ma vie me fait entrer dans le Royaume,
mais refuser le cadeau divin qu’il place à portée immédiate de moi m’enferme hors du Royaume.
Dieu me laisse toujours libre, mais c’est mon accueil simple et humble de la vérité, ou au contraire mon orgueil, qui font toute la différence entre le ciel et l’enfer.
Une fois pour toutes, acceptons Dieu tel qu’il est, tel qu’il a choisi de se révéler à nous.
C’est tout le sens profond de l’acte de foi que je vous invite à savoir par coeur et à redire maintenant ensemble avec moi : Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que tu nous as révélées et que tu nous enseignes par ton Eglise, parce que tu ne peux ni te tromper, ni nous tromper.
Toute cette semaine,
vous pourrez chaque soir vous émerveiller des choses surprenantes qu’il aura faites dans votre vie.
Et si cela vous dépasse, si cela vous déconcerte, alors, posez un acte de foi.
Dites-lui : Je ne comprends pas bien ce que tu fais, mais j’attends avec confiance que tu me montres en quoi cela va tourner à mon bien.
Et vous ne serez pas déçus !
Et dimanche prochain, vous viendrez tous rendre grâce, faire Eucharistie,
vous aurez tous plein de choses à unir à la prière parfaite de Jésus à son Père. Amen !