avez-vous remarqué la différence entre les deux types de réponse aux cadeaux de Dieu ?
Si les 10 lépreux ont eu assez de foi pour venir supplier Jésus de les guérir de leur lèpre, et pour repartir faire constater leur guérison par les prêtres au Temple de Jérusalem, avant même de voir le moindre résultat,
cependant seul le lépreux samaritain, a priori le moins enclin à remercier Jésus qui est juif,
va cependant revenir sur ses pas pour se prosterner devant Jésus, et rendre gloire à Dieu.
Que d’inconscience ou d’ingratitude chez les 9 autres !
Et pourtant, le plus souvent, nous faisons partie de ces 9 autres.
Jésus lui-même s’en est plaint à Ste Marguerite-Marie ALACOQUE lors d’une apparition à Paray-le-Monial en France, au cours de laquelle il lui a montré son Sacré-Coeur débordant de flammes d’amour, mais cerclé d’une couronne d’épines. Jésus explique à Marguerite-Marie : Voici ce Coeur qui a tant aimé les hommes, mais qui n’en reçoit en retour que froideur et ingratitude !
L’enjeu de ce dimanche pour nous tous, c’est de rentrer dans une relation profondément humaine et cordiale avec le Christ. Oui, comme disent tous les saints, nous entrons en communion avec la divinité de Jésus en passant par une amitié très humaine avec Lui.
Trop de chrétiens se contente d’une relation avec Dieu que je qualifie de musulmane :
Nous adorons Dieu, nous reconnaissons la puissance de sa divinité, mais même si nous croyons intellectuellement que Dieu s’est fait homme, nous n’avons pas vraiment une relation humaine avec Jésus, nous manquons d’affection pour lui.
Nous ne saisissons pas qu’aujourd’hui encore dans la gloire du ciel,
il reste un homme avec toutes ses émotions humaines.
Le Christ est l’homme parfait, il a donc une grande sensibilité et délicatesse de coeur.
Il souffre de nos indélicatesses et de nos ingratitudes.
Aujourd’hui, réapprenons la délicatesse dans nos rapports avec Jésus.
Soyons gentils avec Lui !
Dans nos prières, nous n’avons aucune peine à lui exprimer nos besoins, nos souffrances, nos désirs : cela, nous savons faire. Mais aujourd’hui, il faut réapprendre à dire merci !
Pas seulement par politesse, mais du fond du coeur, avec émerveillement devant sa tendresse et son attention.
La prière d’action de grâce suppose d’avoir reconnu ses cadeaux, ses signes d’amour.
C’est ce qui nous manque le plus.
Et c’est dû en partie au fait que nous sommes trop habitués aux cadeaux de Dieu, comme des enfants gâtés. .Cf le fait que seul Naaman , un syriien , un étranger, ou un samaritain, un étranger aussi, reviennent sur ses pas pour rendre grâce.
Nous aussi, nous croyons que tout nous est dû, nous tenons pour acquis que tout aille bien pour nous, et nous doutons systématiquement de Lui dès que nous sommes dans l’épreuve.
Même au milieu des difficultés, il ne nous laisse jamais tomber et nous donne plein de petits signes de son soutien, mais nous les dédaignons le plus souvent.
Et pourtant ! J’ai souvent remarqué qu’au milieu des épreuves, beaucoup persévérait à attendre quand même quelque chose de Dieu et à l’invoquer dans le secret de leur coeur.
Cette persévérance est à elle seule un signe clair de la présence de Jésus dans le coeur des personnes éprouvées.
Réapprenons à repérer les signes de Dieu dans nos vies et à en remercier Jésus.
Cultivons avec régularité une prière d’action de grâce, un état d’esprit de reconnaissance.
Cela nous fera rentrer dans l’esprit d’enfance spirituelle proposé par Ste Thérèse notre patronne : il s’agit d’un émerveillement permanent devant la bonté de notre Père du Ciel.
Ma vie est la plus belle, parce que c’est celle que Jésus a choisie pour moi dans sa tendresse !
Deux points d’insistance à partir de cet évangile :
* la réponse de Jésus au cri d’appel au secours des lépreux : Allez vous montrer aux prêtres = cad allez faire constater votre guérison.
Chez les juifs, un lépreux guéri, avant de pouvoir participer à la vie sociale, avant de retourner dans sa maison et de pouvoir circuler librement en ville, devait faire constater par un prêtre sa guérison totale.
Jésus ne les touche pas, ne semble pas intervenir directement,
mais veut que la guérison passe par l’assemblée des croyants, aujourd’hui l’Eglise, et les prêtres.
Jésus nous propose toujours des moyens simples et très humains pour le rencontrer,
et beaucoup passent à côté parce qu’ils trouvent cela trop simple,
comme Naaman le général syrien de la première lecture………
Allez vous montrer aux prêtres = allez faire constater votre guérison
Quand Jésus leur dit cette parole, ils ne sont pas encore guéris, ils ne voient rien.
Et pourtant, ils font confiance à la parole du Seigneur, ils se mettent en route pour aller faire constater leur guérison.
Nous aussi, tâchons de faire jusqu’au bout ce que Jésus nous demande, même si nous ne voyons pas encore par nous-mêmes le résultat de notre prière.
Ce à quoi Jésus nous invite ce dimanche et de façon très claire,
c’est à ne pas avoir peur de demander à l’Eglise les deux sacrements de guérison que sont la confession et l’onction des malades,
Pour ceux qui ont encore peur de la confession, jeune ou adulte, remarquez bien que la démarche de guérison forme un tout : c’est d’abord une rencontre personnelle intérieure avec le Christ, un appel au secours, une invitation de sa part à le rencontrer dans son Eglise, et le rite final de la confession devant un prêtre nous donne la confirmation que nous sommes vraiment libérés du mal qui rongeait notre âme.
Pour l’onction des malades, la très grande majorité des chrétiens ont perdu le sens de ce sacrement, peu pensent à le demander. C’est pourtant, chaque fois que cela est nécessaire, une très belle rencontre avec le Christ, qui vient affronter la maladie en nous, qui vient vivre la souffrance en nous en la remplissant d’amour et de sens pour le royaume de Dieu.
Dernier point : la messe est l’action de grâce, la prière de reconnaissance par excellence.
Cf Naaman, le général syrien lépreux guéri, qui demande à emporter de la terre d’Israel autant qu’un mulet peut en porter : pourquoi ? Pour bâtir un autel chez lui, une fois revenu dans son pays, pour y offrir au vrai Dieu, celui d’Israel, des sacrifices d’action de grâce.
Pour nous, le Christ ressuscité est à la fois l’autel, le prêtre et la victime du sacrifice unique d’action de grâce.
Et c’est à nous de nous y associer intérieurement par la foi et l’amour à chaque messe.
Passons aux travaux pratiques !
Et commençons par le commencement, qui est le baptême de Zacharie,
nous aurons ainsi tous un motif commun d’action de grâce.